« Il me semble inutile de ne conserver que la trace des aspects satisfaisants de mon existence », écrit Susan Sontag dans son journal, le 1er septembre 1948 (elle a quinze ans), comme une invitation à l’écriture d’une biographie totale et non complaisante de celle qu’elle s’apprêtait à devenir, une icône des lettres américaines. C’est désormais chose faite — et de quelle manière ! — avec le livre que lui consacre Benjamin Moser, récipiendaire du Prix Pulitzer pour son Sontag, publié en France aux éditions Bourgois, dans une traduction de Cécile Roche. Un monument pour un monument, l’équation relevait pourtant du défi impossible.