« L’Algérie est une colonie de peuplement. La dernière colonie de peuplement à avoir fait parler d’elle a été l’Afrique du Sud. On sait dans quel sens.
Les Européens d’Algérie n’ont jamais tout à fait désespéré de rompre avec la France et d’imposer leur loi d’airain aux Algériens. C’est l’unique constante de la politique colonialiste en Algérie.
(…) La France fera la paix en Algérie en renforçant sa domination sur l’Algérie ou en brisant les féodalités algériennes d’Algérie. […] On verra les fissures à partir desquelles s’est remodelée la société européenne d’Algérie. »
(Frantz Fanon, L’An V de la révolution algérienne, 1959)

Ces phrases que Frantz Fanon écrit dans la préface de son second essai en 1959 – et dont les faits observés et rapportés datent, en grande partie, de 1956 et qu’il développe dans son chapitre 5, « La minorité européenne d’Algérie » –, l’historienne Sylvie Thénault aurait pu les faire siennes dans le nouvel ouvrage qu’elle publie en cette année de l’anniversaire des soixante ans d’une Algérie nouvelle – fin d’une colonisation de peuplement et/ou naissance d’une nation –, où se multiplient ouvrages et documentaires.