Un jour, je marchais rue de Belleville avec Thierry Thieû Niang, nous allions chez mon filleul Ariel, nous parlions et des enfants nous ont dépassé. Je les ai vu sans les voir. Je ne sais plus ce que nous nous disions quand Thierry m’a coupé, me montrant les trois gamins devant nous, un petit asiat, un petit rebeu et un petit noir : Regarde, c’est de ça qu’il faudrait parler, de ce qu’ils sont en train d’inventer. Et en effet, la danse était belle entre ces trois-là, ils avaient 9 ou 10 ans, leurs marches, le mouvement de leurs bras et leur voix avaient beau être si différents, leur trio faisait corps et sens et art, on avait là trois petits Titis parisiens. Je les revois encore.