Indéniablement, avec Au NON des femmes qui vient de paraître au Seuil, Jennifer Tamas publie-t-elle un essai aussi important que stimulant que chacun se devrait de lire. Car, portée par la rupture que constitue MeToo dans nos vies, la professeure de littérature d’Ancien Régime aux Etats-Unis interroge avec vigueur et acuité les classiques du classicisme pour les libérer du regard masculin – et pire que du regard : des discours, des lectures. Ainsi il s’agit ici de retracer l’histoire des refus et le chemin d’invisibilisation des autrices, des héroïnes afin d’offrir aux lectrices et aux lecteurs les lignes historiques, neuves, d’un matrimoine restauré. De la galanterie, assimilée à tort à une culture du viol jusqu’aux figures mythologiques mises en scène par Racine questionnant le consentement, Tamas ouvre de nouvelles perspectives de recherche. Autant de pistes que Diacritik ne pouvait manquer d’évoquer avec l’essayiste le temps d’un grand entretien.