Prenons le volume au mot : passons l’été avec Homère, avec ses traducteurs (Brunet pour l’Iliade, Jaccottet pour l’Odyssée) et surtout avec un commentateur doué, Sylvain Tesson, qui nous parle depuis une île de la mer Égée, où il passe des vacances.
Iliade
Le titre du livre de Liliane Giraudon, Madame Himself, est immédiatement énigmatique. « Himself » est-il le nom de la dame en question comme, dans Les Demoiselles de Rochefort, le personnage joué par Piccoli se nomme Dame, Monsieur Dame ? Ou bien s’agit-il du pronom personnel anglais, « lui-même » ? Dans ce cas, serait normalement attendu « herself », ce qui correspondrait au genre féminin et annoncerait donc une vérité, l’énoncé de l’identité réelle de « Madame » : Madame elle-même. A moins que « Madame » ne soit « Monsieur » – mais pourquoi alors le nommer « Madame » ? Et pourquoi un mot anglais accolé au français « Madame » (ou l’inverse) ? Dans Madame Himself, il s’agit donc au moins du genre, de la langue, de la nomination, de l’identité. Mais les configurations habituelles qui organisent chacun ainsi que leurs rapports y sont questionnées, troublées, perturbées – trouble qui concerne l’être autant que l’écriture, le rapport à soi autant que les pouvoirs du langage, le biographique autant que la poésie.