Je reprends : le projet de cette brocante est de déposer dans un certain ordre ce dont on n’a pu parler en temps voulu. Positionner sur une natte – ou un drap, ou à même le sol – divers objets, dans le but d’inciter les flâneurs attentifs à en acquérir un ou deux, c’est d’abord faire de la mise en page éphémère : composer dans l’espace, un rectangle jaune en côtoyant deux autres ivoires, puis un quatrième, couleur terre, avant que d’autres ne s’ajoutent, remettant en jeu, à chaque fois, la donne graphique. Il arrive que l’agencement soit impeccable : n’y touchons plus !
chroniques
Comme une envie de parenthèse, de calme, comme un besoin de lucidité au moment de se dire « est-ce que je dois faire la couv’ de Playboy ? » ou « est-ce qu’au JDD, pour garder la ligne, la bonne solution c’est Lejeune ? ». Un jour au hasard, une info, une colère, une chronique. Comme un moyen de jeter rage et courroux avec l’eau du bain de mer.
Troisième mois de l’année et dernier moi de cette série de chroniques prétexte à toutes les inepties sous couvert de culture générale copiée-collée sur Internet, Mars vient du latin Martius en honneur au dieu romain de la guerre. Ce qui en fait donc un mois martial par excellence : ce n’est pas pour rien que la rigueur militaire emprunte à Mars pour commander aux troupes qui s’ébrouent à l’unisson quand le chef de colonne leur crie « en avant, mars ! » pour les faire avancer au pas le 14 juillet sur les Champs Elysées.
Bob Dylan vient de recevoir le prix Nobel de littérature 2016. Au-delà de la surprise sur le moment (même si son nom revenait depuis des années parmi les favoris), du ballon de baudruche de la soi disant modernité qu’il y aurait à couronner la chanson (dont les liens avec la littérature remontent à la nuit des temps…), Bob Dylan, donc, ou comme l’écrivait François Bon qui donne peut-être là les clés de ce choix : « Dylan comme masque obscur de nous-mêmes.