« Et c’est ici une véritable révolution copernicienne qu’il faut imposer, tant est enracinée en Europe, et dans tous les partis, et dans tous les domaines, de l’extrême droite à l’extrême gauche, l’habitude de faire pour nous, l’habitude de disposer pour nous, l’habitude de penser pour nous, bref l’habitude de nous contester ce droit à l’initiative dont je parlais tout à l’heure et qui est, en définitive, le droit à la personnalité. […] L’heure de nous mêmes a sonné. […] Je ne m’enterre pas dans un particularisme étroit. Mais je ne veux pas non plus me perdre dans un universalisme décharné ». Aimé Césaire, Lettre à Maurice Thorez, 24 octobre 1956 (extraits)

Il est une invisibilité de Louis Aragon dans les études sur les intellectuels français et la guerre d’Algérie, pourquoi ? Serait-ce un manque d’engagement de l’intéressé ou bien un ostracisme vis-à-vis d’un membre éminent du PCF ? C’est cet « oubli » qu’Alain Ruscio entend réparer dans son étude récente, Louis Aragon et la question coloniale. Itinéraire d’un anticolonialiste, que viennent de publier les éditions Manifeste !