S’il y a un seul essai à lire en ce moment, c’est bel et bien celui de Mark Alizart : le vif et puissant Coup d’état climatique qui vient de paraître aux PUF. C’est de loin la réflexion la plus remarquable et tonique qu’on a pu tenir sur les questions climatiques, et en particulier sur la question de l’usage politique du réchauffement climatique.

Mona, 24 ans, est femme de ménage et fait du bénévolat dans un centre qui distribue des kits aux drogués. Mona fantasme sur M. tout en passant l’aspirateur, même si elle ne sait « rien de lui en dehors de son goût pour la drogue et les livres de la bibliothèque ». Sur cette trame en apparence mince, Jen Beagin compose un premier roman qui explose toutes les catégories romanesques, de la love story au coming of age novel : le mantra de Mona pourrait être celui de Jen, « la franchise craignos, j’adore ».

En 2013, Frank Pavitch réalise un documentaire superbe sur le film inachevé Dune d’Alejandro Jodorowsky. Quarante ans après, pourquoi revenir sur ce tournage empêché ? Car ce qui se jouait là, et que nous aurions pu perdre à jamais, devait chambouler durablement l’univers du cinéma. Nombre de films illustres ont puisés dans ce qui fut un temps le matériau de cette adaptation sans précédent.

Du 2 au 7 avril 2019 se tenait le Festival du moyen métrage de Brive. Un festival unique en son genre mettant en avant un format méconnu, entre le long et le court, faisant pourtant pleinement partie du paysage cinématographique. Parmi les 21 films en compétition, et dans les limites inhérentes aux festivals, 4 films émergent en particulier de cette 16e édition extrêmement riche.

Il y a ce poème de Roberto Juarroz – poète tutélaire de Roselyne Sibille qui savait qu’on meurt de trop vivre et qu’il n’y a aucune réponse qui pût être satisfaisante à la question du silence – ce poème de Juarroz parle de la vie dessinant un arbre et de la mort en dessinant un autre. À la fin, le poème se penche sur un nid dans l’arbre de la vie qui ne contient plus qu’un seul oiseau et dont on ne sait pas s’il a été dessiné par la vie ou par la mort.

A l’occasion de la publication d’Europe Odyssée, entretien avec Jean-Philippe Cazier où, entre autres, il est question de l’écriture politique, de la poésie et du débordement de la langue, de la violence de l’Histoire et de ceux et celles – migrants, réfugiés, déportés, exilés – qui la subissent et la contestent, de la possibilité d’une épopée contemporaine, d’une cosmopolitique comme résistance à l’ordre policier du monde.

Retour sur l’œuvre de Cyril Collard à l’occasion ce soir de la nomination de l’épatant Harrison Arévalo à la 31e cérémonie des Molières dans la catégorie révélation masculine pour son interprétation de l’auteur des Nuits Fauves dans Les Idoles, la fulgurante pièce de Christophe Honoré, lui-même nommé dans deux catégories : meilleur auteur francophone et comme meilleur spectacle public.

C’est l’histoire de cinq filles de 15 ans, seules dans une maison une journée d’été 1996. Alors qu’elles s’amusent à se raconter les histoires les plus effrayantes qu’elles connaissent un drame va s’abattre sur elles : un fait divers qui nous est narré par la voix off de l’une d’elles revenant, alors qu’elle est désormais âgée, sur ce qu’elles ont vécu.

« Ce qu’il fallait faire, c’était un nouveau récit, une histoire nouvelle racontée à travers le prisme de notre lutte […] Ce n’était pas seulement notre histoire mais l’histoire du monde, transformée en arme pour servir nos nobles desseins […] S’ils avaient leurs champions, nous devions avoir les nôtres cachés quelque part ». Ta-Nehisi Coates, Une Colère noire – Lettre à mon fils

C’est bien à l’entrée dans l’histoire du difficile accès à la liberté d’une « championne » invisible que le roman de Colson Whitehead, Underground railroad, convie son lecteur ;

Aurélien Barrau vient de publier Le plus grand défi de l’histoire de l’humanité, un livre fondamental pour comprendre la crise majeure à laquelle nous sommes confrontés et à laquelle il nous faut en urgence répondre. Contributeur régulier de Diacritik, Aurélien Barrau a accepté de sortir de son « ascèse médiatique » pour répondre à nos questions.