Roland Barthes voyage en Chine du 11 avril au 4 mai 1974, en compagnie de François Wahl et d’une délégation de Tel Quel, composée de Philippe Sollers, Julia Kristeva et Marcelin Pleynet.
Ils ont payé leur voyage, leur itinéraire est balisé, préétabli, fléché. Ce que Barthes appelle le « Tourisme de rois. Tout ce voyage : derrière la double vitre de la langue et de l’Agence », chargée d’accompagner les intellectuels occidentaux dans leur périple à travers la Chine, de traduire, mais aussi de faire écran.
Le mercredi 23 septembre, en seconde partie de soirée, Arte diffuse un passionnant documentaire, « Roland Barthes, le théâtre du langage« . 55 minutes d’archives pour (re)composer un (auto)portrait de celui dont on fêtera, le 12 novembre prochain, le centenaire de la naissance.
Ces livres que l’on possède, parfois en plusieurs exemplaires et qu’on rachète, pour l’édition, parce qu’elle crée l’irrépressible envie de relire le texte autrement. Ainsi, ce Roland Barthes par Roland Barthes, racheté, alors qu’évidemment le texte figure dans le volume 4 des Œuvres complètes, lu, relu, étudié, commenté. N’en demeure pas moins la séduction de cette édition, avec photos, aérée, portative, comme le disait Voltaire de son dictionnaire…
En 2010, Thomas Clerc publie un recueil de 18 textes — L’Homme qui tua Roland Barthes — revenant sur des morts célèbres, criminelles, volontaires, parfois accidentelles — Lady Di, Pier Paolo Pasolini, Pierre Goldman, Édouard Levé, un président des États-Unis, Anna Politskaïa etc., des icônes mais aussi des proches de l’écrivain, Édouard Levé qui entre dans les deux catégories, l’arrière-grand-père…
A l’heure d’une crise de la presse partout commentée, nombre de titres ne cessent pourtant de naître : Society, The Conversation, pour n’en citer que deux, l’un en version papier glacé, l’autre sur la toile. Les Jours continuant de se faire attendre.
Dans les dernières minutes du splendide documentaire que Chantal Thomas et son frère Thierry Thomas consacrent tendrement à Roland Barthes, on entend le sémiologue revenir sur les raisons qui l’ont conduit à s’intéresser à la photographie dans La Chambre claire, son ultime essai :
« Au cours des dix dernières années, j’ai eu quarante-deux emplois dans six États différents. J’en ai laissé tomber trente, on m’a viré de neuf, quant aux trois autres, ç’a été un peu confus.
« Nous respirons un air fabuleux » avance le magicien Cotrone devant la compagnie de la comtesse. C’est précisément cet air que le public respire tout au long de la représentation des Géants de la montagne mis en scène avec maestria par Stéphane Braunschweig au Théâtre de la Colline.
Zep aurait-il perdu l’influx ? Son mojo ? A la lecture de la dernière livraison des aventures de Titeuf, la question se pose… En revanche, quand il s’agit de commenter l’actualité, le quotidien – son quotidien, souvent –, le créateur du héros à la grande mèche blonde n’est jamais aussi bon…
Dans les dernières années de sa vie, Roland Barthes caressait le doux et infini projet, toujours repoussé jamais accompli, d’écrire un essai qu’il désirait intituler La Phrase au cœur duquel, comme il s’en explique dans son Roland Barthes par Roland Barthes, il aurait traqué, parmi ses auteurs favoris, la phrase comme une savante érotique et une patiente idéologie.
Les éditions Le Tripode ont publié en 2013 la biographie que Jean-Jacques Pauvert a consacrée à Sade. A cette occasion, Lucie Eple avait rencontré Jean-Jacques Pauvert dans sa maison du sud de la France, au Rayol. Jean-Jacques Pauvert, dont le nom est à jamais associé à toute littérature transgressant marges, codes et conventions, est mort en septembre 2014. Cet entretien vidéo est l’un de ses derniers. Sade, Pauvert, à jamais vivants.
Dans les premiers jours de septembre où le ciel est fixe et immuable, innervé de la sérénité parfois anxieuse de la rentrée mais fermement assis dans la routine à nous revenue, la nouvelle est tombée dans une horreur tragique qui n’avait pour équivalent que la surprise de son annonce pour le moins inopinée : Claire Chazal, reine incontestée du JT de TF1 depuis bientôt deux riches décennies, venait, sans prévenir, d’être abruptement limogée.
Septembre 2015. Quatre heures du mat’, air moite, pas de clim, jet lag, insomnie, Glenn Gould, sirènes hurlantes sur Amsterdam Avenue, échafaudages sur l’escalier de secours, une fenêtre sur cour, ma West Side Story commence.