Série de trois entretiens avec de jeunes chercheuses en littératures francophones. Le premier a été mené avec Donia Boubaker, qui travaille sur « Laurent Gaudé, écrivain « cosmopolite ? ». L’ensemble de cette série est placée sous l’égide de Lilyan Kesteloot qui a tant œuvré pour sortir ces littératures de l’invisibilité.

Après le remarquable Tip Top où, suite au meurtre d’un indic, la police des polices matait et tapait, Serge Bozon retrouve Isabelle Huppert pour Madame Hyde, son puissant nouveau film qui offre sans doute l’un de ses meilleurs rôles à l’actrice. Elle y interprète en effet la fragile et effacée madame Géquil, enseignante dans un lycée technologique, qui peine à tenir sa classe mais qui, un jour, frappée par la foudre, va devenir l’inquiétante et électrisante madame Hyde. Fable sociale et politique, où la comédie disjoncte en permanence avec un certain fantastique, Madame Hyde se révèle un grand film sur l’éducation, le désir d’enseigner et la possibilité de transmettre des idées en un éclair. C’est à l’occasion de sa sortie demain sur les écrans et dans un contexte où les violentes réformes de l’éducation ne cessent de s’enchaîner que Diacritik est allé à la rencontre de Serge Bozon le temps d’un grand entretien pour évoquer Madame Hyde, sans conteste l’un des films de l’année.

Le 22 mars dernier s’est tenue une soirée « Coïncidences », organisée par Maurice Olender et François Vitrani, à la Maison de l’Amérique latine, autour d’Edwy Plenel et deux livres, La Presse, le pouvoir et l’argent de Jean Schœwbel (Seuil, « La Librairie du XXIe siècle ») et La Valeur de l’information (Don Quichotte). Le co-fondateur et directeur de Mediapart était accompagné de l’historien André Burguière, des journalistes Carine Fouteau et Claire Mayot, des éditeurs Stéphanie Chevrier et Maurice Olender. Au cœur de cette soirée, le refus de la marchandisation de l’information et un appel à l’« audace », aux « insolences » et aux « irrévérences », dans la lignée de Jean Schœwbel.

Il est mort écrasé, coincé entre deux containers. Il est mort dans la rue, Porte de la Chapelle. Il s’est noyé dans la Seine où il s’était jeté. Elle est morte à l’hôpital, en Italie, après avoir été refoulée du territoire français par la gendarmerie française alors qu’elle était enceinte et gravement malade.
Il s’appelle Nour. Il s’appelle Karim. Elle s’appelle B. ou D. Ils et elles avaient 31 ans, 22 ans, 18 ans.

« Ça aide, parfois, de me rappeler que tout le monde n’est pas comme moi. Tout le monde ne note pas des choses dans un calepin qu’il transcrit ensuite dans son journal intime. Encore moins nombreux sont ceux qui prendront ce journal, feront un peu de nettoyage, et le liront en public ».
Tout le monde n’est pas comme David Sedaris, c’est certain.

Il y a des héritages qui prennent trop de place. Héléna Villovitch aura eu besoin de faire un film, puis d’écrire un récit sur le tournage de ce film, pour se défaire de celui qui lui vient de sa mère.
Même si « on n’est pas là pour raconter toujours la même histoire », et que ce « n’est pas du tout [son] histoire à [elle] », le sofa du titre est à la fois bien réel et parfaitement métaphorique.

Le cours de Pise rassemble les notes préparatoires d’un enseignement dispensé par Emmanuel Hocquard aux étudiants de l’École des Beaux-Arts de Bordeaux entre 1993 et 2005. Dans un premier temps intitulé l’A.R.C Langage & Écriture, les enseignements auront lieu par la suite sous l’appellation de p.i.s.e : Procédures, image, son, écriture, l’activité d’Emmanuel Hocquard se rapportant à la dernière lettre de l’appellation.

Avec Herzl : une histoire européenne, qui paraît ces jours-ci aux éditions Denoël, Camille de Toledo livre, avec l’inventive compagnie d’Alexandre Pavlenko, son premier roman graphique. Plus que jamais attentif aux formes les plus contemporaines d’expression, Camille de Toledo choisit ici, de manière aussi inattendue que neuve, de déployer le sombre récit d’une figure historique du judaïsme, Theodor Herzl, en la donnant littéralement à voir par les noires illustrations de Pavlenko dans toute sa puissance tragique.

Si August Sander est évidemment un des grands photographes du XXe siècle, c’est aussi par la façon dont ses photographies s’insèrent dans ce siècle, par ce qu’elles en disent et en montrent, par ce qu’elles y font et en font. L’exposition visible actuellement à Paris, au Mémorial de la Shoah, est un concentré du travail de Sander, un ensemble de documents sur le XXe siècle, mais aussi un « discours » sur ce siècle qui produit sur celui-ci un certain effet.

Pour la 4e édition de ses rencontres, « Littérature au centre », en partenariat avec Diacritik, organise à Clermont-Ferrand tout au long de la semaine un festival autour des liens entre littérature et villes. Après avoir questionné les années précédentes le cinéma, la musique puis la cuisine, cette année, les rencontres LAC confrontent l’écriture aux représentations de la ville selon que la ville accueille ou rejette, dessine des architectures qui tressent nos vies ou encore déploie comme jamais l’imaginaire romanesque. Écrivains, architectes et sociologues dialogueront ainsi chaque jour autour de la ville.