A Château-Chinon, au début du mois d’avril, au Lycée des Métiers François Mitterrand, s’est tenu un workshop aussi neuf que stimulant initié et guidé par Laurent Herrou et Marine Deru.
Dans le dernier livre de Violaine Schwartz, tout part de la contrainte : celle de ces femmes, hommes et enfants forcés par la guerre ou la pauvreté à prendre les routes incertaines de l’exil ; celle de ce texte, né d’une commande du Centre dramatique national de Besançon — « recueillir la parole d’anciens et d’actuels demandeurs d’asile et écrire à partir de ces témoignages ». Tout se résume en apparence à ce mot en titre, Papiers, quête des demandeurs d’asile, forme que prend ce recueil d’une force inouïe.
Alors que pour la seconde fois, la plaque commémorative dédiée à Pierre Pachet, rue Chapon, dans le Marais, a été souillée et profanée par des tags antisémites, nous replions l’entretien que nous avait donné Yaël Pachet, sa fille, en octobre 2018, revenant sur cet acte portant atteinte à la mémoire de l’écrivain, disparu en 2016.
Si Jean Wahl (1888-1974) est réputé comme philosophe de l’existence, et certainement pas de l’existentialisme (1) — spécialisé dans la métaphysique et historien de la philosophie, introducteur en France, entre autres, de Kierkegaard (2) et d’Heidegger (clin d’œil au remarquable travail actuel de Faye) —, critique fin de nombreux systèmes philosophiques, il est malheureusement moins connu comme poète
Aujourd’hui, ma batterie est morte. Ou peut-être cette nuit, je ne sais pas. Ce matin, j’ai reçu un mail de mon opérateur : « s’offrir un nouveau smartphone n’a jamais été aussi simple. Passez nous voir en magasin. A bientôt. » Cela veut tout dire.
Même ceux qui ignorent à peu près tout de la guerre d’Espagne connaissent ce nom, « Guernica ». Il est un exemple, peut-être unique, des effets d’illustration que l’art peut provoquer de l’Histoire en train de se vivre et du dépassement de l’événement qu’il opère.
Le journaliste américain David Grann a placé un épisode oublié de l’Histoire des États-Unis au centre de son enquête, La Note américaine : la manière dont une tribu amérindienne, les Osages, a été déportée sur une terre stérile qui s’est révélée être le plus important gisement de pétrole du pays. La richesse des Osages est sans doute le mobile d’une série de meurtres, longtemps inexpliqués, dont David Grann démêle l’écheveau. L’ensemble de son enquête apparaît ainsi comme métonymique du rapport des États-Unis aux Native Americans, ce « péché originel sur lequel le pays était né ».
Ripley : Hey, I feel like kind of a fifth wheel around here. Is there anything I can do?
Sergeant Apone : I don’t know, is there anything you can do?
Dans l’une des premières scènes de la Director’s Cut d’Aliens (James Cameron, 1986), Ripley est assise sur un banc face à un paysage de forêt virtuel, dans la station orbitale qui l’a recueillie. Sa navette a dérivé cinquante-sept ans dans l’espace : c’est par un hasard incroyable qu’elle a été retrouvée vivante.
Lundi soir, comme beaucoup de Français, je me suis senti veuf et, dans ma brûlante solitude, j’ai versé quelques larmes en voyant la flèche de Notre-Dame s’effondrer. J’étais déjà triste, ce soir-là, parce qu’on commémorait le trentenaire de la mort de Bernard-Marie Koltès et que, bien malgré moi, je n’avais pu me rendre à la grande soirée de remise des Prix Topor 2019 orchestrée par l’inénarrable Jean-Michel Ribes au Théâtre du Rond-Point.
« La mémoire est une affaire de surfaces colorées, fugitives, conservées imparfaitement dans un cerveau périssable » : cette phrase pourrait, imparfaitement, illustrer le propos de Paysage perdu de Joyce Carol Oates qui paraît en poche chez Points, dans une traduction de Claude Seban.
Le titre du film de Christophe Pellet, Aujourd’hui, rien, peut s’entendre comme l’énoncé d’un parti-pris qui est celui de la banalité : aujourd’hui, rien de spécial, rien de particulier, de notable, de nouveau.
« Tu t’abîmes les yeux. Tu t’abîmes les yeux » lance d’emblée, depuis son fauteuil dont elle ne bougera désormais presque plus, la grand-mère à sa petite-fille, Pascale Bodet qui la filme dans son splendide et bouleversant Presque un siècle.
Présenté au du Cinéma du Réel et au festival du court-métrage de Brive, Presque un siècle de Pascale Bodet s’impose comme un des films les plus remarquables de ce début d’année. Filmant sa grand-mère entrée dans sa 99e année, la cinéaste livre avec une rare force un vibrant documentaire qui interroge notamment les frontières même du documentaire, de l’intime et du film de famille. C’est au retour de Brive que Siryne Zoughlami pour Diacritik est allée à la rencontre de Pascale Bodet.