Ça raconte Sarah est le premier roman de Pauline Delabroy-Allard, un texte surprenant, tendu, entêtant, enragé, autour de deux « identités singulières », deux femmes, la narratrice et Sarah, un amour fou.
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Et si… Et si le gouvernement nous imposait nos vacances ? Et si les pouvoirs publics nous obligeaient à nous enregistrer sur des rôles cadenassés pour pouvoir bénéficier d’une assurance maladie ? Et si l’écriture devenait étatique, jugulée, encadrée, incapable de s’émanciper hors des murs d’une pensée dirigée ? Et si George Orwell et Jean Van Hamme avaient raison ?
L’Alpha et l’Oméga du roman d’espionnage et de l’art du roman : tel serait peut-être l’ultime sens à donner à cette énigmatique lettre Sigma, titre du troisième et remarquable livre de Julia Deck qui paraît en cette rentrée et dont il constitue l’un des points d’incandescence.
Après Viviane Élisabeth Fauville et Le Triangle d’hiver, Julia Deck dévoile ici l’histoire aussi échevelée que rigoureuse, aussi ironique que sérieuse, aussi puissante que neuve d’Alexis Zante, banquier suisse et collectionneur d’art qui se voit (sans le voir) pris au cœur d’une affaire d’espionnage, pisté par une galerie impressionnante d’espions travaillant pour une mystérieuse Organisation répondant à un nom qui n’est qu’une lettre : Sigma.
C’est peut-être toujours à la rumeur de la matière, à l’incandescence des choses tues que Célia Houdart confie depuis bientôt une dizaine d’années chacun de ses romans. Tout un monde lointain qui paraît cette rentrée chez P.O.L. ne fait pas exception à la règle et installe sans détour possible son auteure comme l’une de nos romancières capitales.
Il est des livres qui emportent par l’histoire qu’ils proposent, puissante, véritable lame de fond qui masque le tour de force littéraire qu’une telle puissance suppose : Vera est de ceux-là. Ce pourrait être une histoire d’amour (impossible, dévastatrice), un roman d’apprentissage, un roman social. Tous ces types de récits sont là et pourtant ailleurs, comme un horizon, un idéal et peut-être une béance.
Le 31 août prochain paraîtra aux éditions Liana Levi, dans une traduction de Fanchita Gonzalez-Batlle, Là où l’histoire se termine, roman d’Alessandro Piperno sur la filiation et les soubresauts de l’histoire contemporaine, quand tout se fragmente et implose.
Calendrier d’une avant-rentrée : le 17 août paraîtra, aux éditions de l’Olivier, dans une traduction de Nicolas Richard, Histoire de mes dents de Valeria Luiselli, première autobiographie dentaire, ou la rencontre de Borges et Plutarque, de Marcel Schwob et Michel Foucault, entre vies infâmes et vies imaginaires, texte d’une « féroce liberté » (p. 149).