Et dire que tu t’es fait avoir pendant 62 longues années ! Heureusement Caro était là, patiente, obstinée, qui a su faire tomber les masques, dénuder le roi, bouger les lignes, casser les codes, moucher toutes ces pleureuses pathétiques d’un autre temps. Ça t’a fait mal sur le coup, mais Caro a su t’ouvrir les yeux : Il ne restera rien de ton JLG, car tout était faux, bidon, un engouement coupable de mâle blanc qu’il convenait de circonscrire. Merci Caro.

Il fait froid ce lundi 15 mars sur l’agora de l’Odéon. La pluie menace, c’est la catastrophe si elle tombe ça va mouiller l’encre de mon cahier. Mais bon. Y’a plus grave et sérieux. La vie. On a chaud. Les théâtres sont occupés. Qu’ils s’occupent ! Pendant ce temps je fais le bel Artaud le Momo le Gogo Suprême. Car la lutte ne peut pas attendre.

Peu de cinéastes contemporains s’obstinent encore à faire œuvre. Précarité, désir de visibilité, cynisme parfois, tout les pousse à se renouveler, à se saisir un à un des créneaux du film de genre, à se passer commande, suradaptés qu’ils sont à des systèmes de financements au coup par coup. Pourtant certains, en une ascèse de plus en plus intenable, continuent coute que coute à creuser leur sillon, à construire leur cinéma patiemment, comme en sourdine, au risque d’un déclassement.

Comment, au cinéma, faire le portrait d’une ville ? Vincent Dieutre répond dans Berlin Based. Ce portrait est réalisé selon les principes d’un cubisme qui ne serait pas synthétique. Leibniz écrivait à peu près qu’une ville est l’ensemble des représentations diverses de ceux qui la regardent en y étant immergés. Le film de Vincent Dieutre est leibnizien, mais il s’agirait d’un Leibniz sans Dieu pour garantir la synthèse et l’harmonie des points de vue.

Le cinéma sert à poser des questions, pas à y répondre, disait le tout jeune Leos Carax à la Berlinale de 1987. Il semblerait que toute une nouvelle génération de cinéastes l’ait pris au pied de la lettre, commençant à remettre en cause toute forme d’assignation du film à un genre, à une fonction, à un public. Le nouveau film-question de Patric Chiha arbore fièrement son hybridité, en défiant dès son titre les attentes d’un spectateur éventuel, ce spectateur cœur de cible dont tout le monde sait qu’il n’existe plus mais qui continue, du fond du gouffre, à dicter la loi du marché affolé des images.

Les 10, 11 et 12 juin 2021, Aides, association de lutte contre le VIH et les hépatites virales mobilise, en partenariat avec Diacritik, 70 artistes et personnalités à l’occasion d’un événement culturel et digital d’ampleur : #fetelamour. Sur trois jours découvrez autant de créations originales qui, comme Diacritik, placent la culture en leur centre, et font de la culture l’arène politique même où les enjeux liés au VIH sont interrogés, sondés, où les amours sont fêtées, où cinéma et littérature ont plus que jamais quelque chose à nous montrer, où la musique a quelque chose à nous faire entendre que les discours n’épuisent pas.

Le cinéma sert à poser des questions, pas à y répondre, disait le tout jeune Leos Carax à la Berlinale de 1987. Il semblerait que toute une nouvelle génération de cinéastes l’ait pris au pied de la lettre, commençant à remettre en cause toute forme d’assignation du film à un genre, à une fonction, à un public. Le nouveau film-question de Patric Chiha arbore fièrement son hybridité, en défiant dès son titre les attentes d’un spectateur éventuel, ce spectateur cœur de cible dont tout le monde sait qu’il n’existe plus mais qui continue, du fond du gouffre, à dicter la loi du marché affolé des images.

Une splendeur : tel est le mot qui vient à l’esprit quand on achève la lecture de Nous sommes maintenant nos êtres chers de Simon Johannin, qui paraît en poche chez Points. A la fois incandescent et sombre, ce recueil a marqué l’entrée du jeune romancier en terre de poème après L’Été des charognes et Nino dans la nuit. Ici, la poésie devient comme un hymne tremblant mais confiant à tous les corps disparus qui peuplent les nuits du poète.

Lamentable ? Navrant ? On a du mal à trouver les mots qu’il faudrait. On ne veut pas lui faire de la pub. On cherche plutôt le symptôme. De quoi cet « essai » est-il le nom ? Des sottises, on en écrit depuis toujours et on devrait s’y être fait… Mais on se sent soudain une âme de lanceur d’alerte et le radar ABRL (« Attention Baufitude en Roue Libre ») clignote trop sa race.

Une splendeur : tel est le mot qui vient à l’esprit quand on achève la lecture de Nous sommes maintenant nos êtres chers que vient de faire paraître Simon Johannin. A la fois incandescent et sombre, ce recueil marque l’entrée du jeune romancier en terre de poème après L’Été des charognes et Nino dans la nuit. Ici, la poésie devient comme un hymne tremblant mais confiant à tous les corps disparus qui peuplent les nuits du poète.