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Lanterne magique de Jérôme Prieur, sous-titré Avant le cinéma (Fario, collection “Théodore Balmoral”), est la réédition, revue et corrigée par son auteur, de Séance de lanterne magique paru en 1985 chez Gallimard dans la collection “Le chemin”. Ce livre, j’étais passé à côté au moment de sa parution, comme cela arrive – et bien plus souvent qu’on ne l’imagine – avec certains livres dont on ne se rend compte que longtemps après qu’ils nous étaient destinés.

Partir à la découverte de l’œuvre magistrale de Claude Simon en explorant sa mythique maison de Salses-le Château où il écrivit la plupart de ses romans si déterminants pour notre contemporain, c’est ce que propose de faire, en un clic depuis votre fauteuil, la remarquable visite virtuelle proposée par la Région Occitanie. Initiée et accompagnée par Mireille Calle-Gruber, une des plus grandes simoniennes, cette visite vous plongera, guide à l’appui, dans les lieux d’écriture quotidiens de l’auteur de La Route des Flandres et de L’Acacia. Diacritik ne pouvait manquer de saluer cette formidable visite en interrogeant Mireille Calle-Gruber à l’occasion d’un grand entretien.

En 2016 nous quittait Michel Butor, l’une des figures littéraires parmi les plus inventives et remarquables du 20e siècle. C’est à la redécouverte et au prolongement de cette œuvre à la fois plastique et prolixe que nous convient les très beaux Cahiers Butor dont la première livraison, sous la houlette de Mireille Calle-Gruber notamment, vient de paraître chez Hermann.

Les éditions Des femmes – Antoinette Fouque rééditent en poche le roman que la grande féministe égyptienne, Nawal El Saadawi, a consacré à une femme réelle, après sa pendaison. Lorsque Ferdaous, une voix en enfer, paraît en arabe, en 1975, Nawal est elle-même en prison, comme elle le sera plus d’une fois et son roman fait scandale et marque les esprits. Les éditions des femmes le publient pour la première fois dans la traduction d’Assia Djebar et d’Essia Trabelsi. Assia Djebar l’introduit par une préface conséquente.

L’association Coup de Soleil a organisé à Lyon, le 4 mars 2023, un hommage à Assia Djebar avec des interventions (celle d’Afifa Bererhi est publiée ci-dessous) et la projection du film, La Nouba des femmes du Mont Chenoua. Décédée le 7 février 2015, cette écrivaine algérienne a vu sa renommée franchir les frontières jusqu’aux Etats-Unis d’Amérique où elle enseigna dans les prestigieuses universités de la Louisiane et de New York. Les traductions de ses romans sont nombreuses comme en rend compte Traduire Assia Djebar de Amal Chaouati, en 2018.

Pour marquer le 20è anniversaire de sa disparition, Ann Jefferson, Olivier Wagner, Rainier Rocchi et Johan Faerber organisent, les 17 et 18 octobre, à la BNF et à l’IEA/Hôtel de Lauzun, un Colloque international, « Sarraute : vingt ans après », reflétant les principaux courants actuels de la recherche sarrautienne. Diacritik, à cette occasion, consacre sa une du 16 octobre à Nathalie Sarraute.

Fruit de plusieurs années de travail étroit entre Johan Faerber et l’écrivain, le Cahier de l’Herne Echenoz vient de paraître, éclairage inédit d’une œuvre majeure. Si ce volume répond en tout point à la charte des Cahiers — contributions d’écrivains comme d’universitaires et critiques, riche dossier d’inédits, de documents, photographies et archives — il se distingue par son accueil dans la presse, d’une rare ampleur pour ce type de publication, comme par sa volonté d’être non pas un hommage empesé ou un embaumement prématuré mais bien une fabrique et le laboratoire d’une œuvre en cours. Il se donne à lire comme un roman, aussi bien pour les lecteurs fidèles d’Echenoz que pour celles et ceux qui le découvrirait à travers lui. Autant de raisons d’interroger notre diacritique Johan Faerber sur la genèse de ce volume et ses coulisses, sur l’œuvre de Jean Echenoz et sous le signe du verbe recommencer.

Ça commence comme ça : “Vieil ami, je viens de relire ta longue lettre, mais je crois qu’en réalité je ne vais pas y répondre, non pas qu’il n’y ait rien à répondre à tes conclusions définitives, ni que je partage entièrement ton opinion, mais plutôt que je préfère discuter oralement de la chose avec toi ce soir où tu dois, paraît-il, nous faire chez Bernard, une « conférence » à ce sujet.”

C’est à la veille du colloque international, des 17 et 18 octobre à la Bibliothèque Nationale, consacré à Nathalie Sarraute, célébrant les 20 ans de sa disparition, que Diacritik est allé à la rencontre de deux de ses organisateurs : Olivier Wagner et Rainier Rocchi. Tout reste encore à dire sur Sarraute affirment avec justesse les deux chercheurs lors de ce grand entretien qui revient sur les nouvelles perspectives de recherche que ce fort colloque va ouvrir.

Ce vendredi 21 avril, à l’initiative d’Edith Heurgon, Mireille Calle-Gruber et Marc Avelot, aura lieu à l’université Paris 3 un forum en hommage à Jean Ricardou, ardent défenseur du Nouveau Roman, réunissant chercheurs et écrivains afin d’honorer la mémoire du théoricien et de relancer dans l’énergie critique du contemporain son considérable héritage.

Le 22 octobre prochain la Maison de la poésie consacrera une après-midi à l’œuvre de Claude Ollier. Organisé par l’association Les mondes de Claude Ollier, cet hommage proposera des lectures, des interventions et dialogues autour de cette œuvre importante, à parcourir et découvrir encore. Entretien avec Arno Bertina qui participera à cet hommage.