Pour sa 14e édition, en partenariat avec Diacritik, les Enjeux contemporains de la Maison des écrivains et de la littérature interrogent ce qui fait encore commun. Au théâtre du Vieux-Colombier, ces 19, 20 et 21 octobre, la Maison des écrivains et Diacritik vous donnent rendez-vous à l’occasion d’une vingtaine de rencontres placées sous le signe de la littérature et du politique. Pour vous donner un aperçu de ce « Faire commun », toute la semaine, Diacritik vous fera découvrir, sous forme d’entretiens ou d’inédits, des autrices et des auteurs participant à ce rendez-vous littéraire majeur de l’automne.

Les éditions Ardemment, créées en 2021, privilégient des fictions et essais d’autrices qui ont été « invisibilisées » au cours de l’Histoire mais aussi des textes plus récents, leur objectif étant de « constituer un matrimoine en vis-à-vis du patrimoine dominant ». Elles viennent de publier Affreville de Claire Tencin, un récit très singulier sur la guerre d’Algérie.

Depuis soixante ans, la France et l’Algérie ont, en principe, séparé leurs destins, tout au moins en ce qui concerne le régime politique qui gérait la colonie et qui avait nécessairement des retombées dans l’hexagone. Chaque pays honore sa temporalité à sa façon. Si l’on parle plus volontiers, en France, de la date des Accords d’Évian, en Algérie, on évoque la date de l’indépendance.

Le désir de modifier le regard que l’on porte sur les migrants a réuni deux artistes autour d’un projet intitulé « Borders ». Les textes sont de Wilfried N’Sondé et les photographies de Jean-Michel André, le tout se conjugue dans une réflexion très digne et juste sur l’exil. Ce travail à quatre mains est exposé pendant l’été aux Rencontres d’Arles.

Elle entre dans sa sixième année de détention et porte un nom : Nûdem Durak. Chanteuse, kurde en Turquie, ses 32 ans fêtés voilà quatre mois ; un État l’a condamnée à passer plus de la moitié de son âge en prison. Ce nom, on commence à le prononcer sur quelques continents. C’est bien peu, face à l’appareil entier d’un État, mais ce n’est pas tout à fait rien : un prisonnier l’est sans doute moins lorsque l’on sait, dehors, qu’on l’a réduit à n’être plus que ça. Le silence fortifie les cachots plus sûrement que les barreaux – il arrive parfois que rompre le premier aide à scier ces derniers.

Hors limites fête cette année ses dix ans. Véritable fête de la littérature et plus largement de la culture (cinéma, BD, musique, expositions), le festival installe écrivains, éditeurs, artistes et acteurs au cœur d’une trentaine de villes du 93 (librairies, médiathèques et bibliothèques, universités, musées et centres d’art) pendant une quinzaine de jours. Ouverture ce soir, à 19h30, par une rencontre au titre programmatique de l’ensemble des manifestations, « un monde à portée de main »

Série de trois entretiens avec de jeunes chercheuses en littératures francophones. Le premier a été mené avec Donia Boubaker, qui travaille sur « Laurent Gaudé, écrivain « cosmopolite ? ». L’ensemble de cette série est placée sous l’égide de Lilyan Kesteloot qui a tant œuvré pour sortir ces littératures de l’invisibilité.

« D’une mémoire de pierre l’autre, émergent alors une fable et la lèche saline corrodant la coque d’un paquebot de la Compagnie générale transatlantique peut-être dérouté de sa ligne ordinaire pour arracher une meute désemparée à sa terre et aux menaces pesant sur elle. Au milieu de cette foule partagée entre la panique et le désarroi, une femme, les yeux ouverts les lèvres closes ».

À l’occasion de son dixième anniversaire intitulé « Appels d’air », la manifestation des « Littérature : enjeux contemporains » organisée par La Maison des écrivains, à l’initiative de Sylvie Gouttebaron et Dominique Viart, se place sous le signe de l’ouverture, de l’exploration, et de l’invention. Diacritik en sera l’un des invités ce samedi lors d’une table ronde au théâtre du Vieux-Colombier en compagnie des revues Vacarme et En Attendant Nadeau pour discuter, avec Alain Nicolas, du désir de revue aujourd’hui.

Suite de la série de trois entretiens avec de jeunes chercheuses en littératures francophones. Le premier a été mené avec Donia Boubaker, qui travaille sur Laurent Gaudé. Cette semaine, entretien avec Cécile Vallée, docteure, dont les recherches portent sur les écritures féminines, l’intertextualité et sur les questions des écritures francophones et postcoloniales. Elle a consacré sa thèse au roman féminin mauricien contemporain.

Hors Limites est un festival unique en France : né en Seine Saint-Denis, porté par les bibliothèques du département, il met en avant une littérature ambitieuse. Il est entièrement gratuit et se déroule sur tout le 93, dans ses librairies, bibliothèques et médiathèques, cinémas mais aussi universités, avec plus de cent invités et cent événements, sur quinze jours.

Ces 12 et 13 janvier se tiendra à l’Université de Cergy-Pontoise un colloque international sur les écritures francophones de la catastrophe naturelle. Conjointement organisé par Christiane Chaulet-Achour et Sylvie Brodziak, ces deux journées chercheront à poser la question d’une écriture de la catastrophe, de l’existence d’une littérature de survie et de résistance face à ce qui, incessamment, détruit.

« Vision d’orage », non dans les « ruines du vieux Rome », mais en Louisiane, sur l’Isle de Jean Charles et à La Nouvelle-Orléans, dans New York et sur les côtés du New Jersey, avec Laurent Gaudé, Frank Smith, Nathaniel Rich et Richard Ford, ouragans littéraires. Dans chacun de leurs textes, « le tonnerre résonne », « tourbillonne ». « Comme un ouragan », la tempête en nous, en somme.