La théorie du ruissellement : comment vont nos sociétés, nos systèmes de représentation?

© Brieuc Le Meur

Parmi les capacités éprouvées et conjuguées de la politique française, il en est certaines qui  surpassent récemment toutes les autres : la franchise brutale, l’approximation et le double jeu. Ces qualités semblent appréciées puisqu’elles elles portent depuis des décennies des candidats au pouvoir. Est-ce là l’esprit français dans son intimité la plus inavouable, son logiciel le plus édifiant ? Parmi ces manifestations, un argument révèle les mystères de la représentation publique : La théorie du ruissellement. Elle signifie que le plus assoiffé, le plus mal lotis, le plus innocent des hères, profitera de la bonne santé des infrastructures, d’abord pensées pour les puissants, puis, oubliées, carrément, vu l’opulence et la gueule de bois, laissées là à l’usage d’un peuple qui se nomme d’ailleurs toujours ainsi : le « peuple ».

Des largesses donc, à l’heure des délires transnationaux, des courts-circuitages systématiques de l’état, celui-là même qu’on érige en barrière lorsque le processus démocratique se remet à vivre, et que des personnes généreuses d’histoire et de pensée proposent des systèmes économiques et politiques plus clairs, plus justes, plus transparents. Alors soudain on nous invente des peurs, des refus, des idéalismes, tandis que derrière, de mauvais marchands, de mauvais businessmen, ruinent un à un tous les possibles. C’est qu’ils ne sont même pas de bons capitalistes.

Peut-être que ce mal possessif porte au-delà des intentions et usages qu’on lui prête dans la sphère macro-économique.

Les gouvernements, pas uniquement celui d’En marche, assument cette forme candide de persuasion, qui ne se rattache à aucune forme de démonstration. Pourquoi ?

Poussé par un journaliste dans ses retranchements, un président voudrait nous convaincre que la bonne santé des entreprises portera peut-être ses fruits. D’un point de vue médiatique, le geste est lié la question entrepreneuriale, au machisme à papa. Au socle des hiérarchies anciennes s’ajoute une notion de rapidité, de temps raccourci : « trop de choses à faire, trop de travail », mais en vérité, il est clair que la stratégie est : pourquoi faudrait-il répondre, alors que nous ne savons tout bonnement pas ce que nous faisons ? Celui ou celle qui vote est dépassé, renvoyé à ses propres simulations simplistes. D’emblée, ce qu’on propose au citoyen, c’est une voix et non une polyphonie. C’est la projection de sa propre figure simpliste, et non une palette de possibilités.

© Brieuc Le Meur

Dans les faits, que se passe-t-il ?

De chaque côté de l’oligarchie, riches comme pauvres réfléchissent parfois à ce que serait ce fantôme du capitalisme originel s’il était remplacé. Lui qui a pourtant multiplié l’espérance de vie par quatre, presque éradiqué la pauvreté généralisée qui régnait, apporté plus de paix que de guerres… devant un successeur plus démocratique, plus collectif, plus mécaniste, même les plus libertaires, les plus cultivés, les plus subversifs, démontrent leur attachement aux contrats sociaux anciens et surtout, à l’autorité. C’est le garde-fou premier, la confiscation de l’autonomie des gens. Dans leur esprit, il est dit : Moi, je peux me contrôler, mais mon fils ou mon voisin, non. « Si j’étais président ». La représentation de soi en chef dévitalise d’emblée le démocratique. Dès qu’il s’agit de représenter les autres, de se représenter soi, représentant, il ne semble pas possible de faire confiance à autrui. L’infantilisation est permanente. Etre responsable, ou véritablement libre, est une fiction. Pourtant, depuis quarante ans, c’est-à-dire après la reconstruction du territoire Europe, ni l’hystérie du plein emploi, ni la croissance, ni l’égalité, ne fonctionnent. Est-ce un défaut du rapport intime de l’individu, un amour de la subordination ? (et non de celui qui est en haut)? On peut une nouvelle fois se demander si les hiérarchies ne sont pas forcées, et si au delà des rapports de force historiques il n’y a pas, installée dans nos logiciels biologiques et nos personnalités, une subordination naturelle qu’induisent nos systèmes de représentation (L’attribution des choses à soi par le langage, par exemple).

Mon avis est que la force du nominal emporte tout avec elle : l’identité des choses, des personnes, des lieux.

A chaque nom donné on prend la substance en échange.

En définitive, ce n’est pas le chef qui nous représente, mais c’est lui qui est nous, dans notre cœur. Comme dans un rêve, nous sommes tous les personnages : la figure autoritaire, l’escroc, le jeune premier, l’omniscient, le sage, l’énervé.

La peur de l’instabilité liée à notre inconfiance, peut durablement vibrer à chaque élection et agir contre tout candidat qui ne maquillerait pas complètement nos propres défauts et faiblesses, avec les clichés de la subordination que nous voudrions nous voir attribués. Là est le véritable contrat : maître rappelle moi que je suis ton servant et je m’élirais puissant. Servant, rappelle moi que je suis ton maître, et je vous respecterais faiblement. De là à dire que c’est nous qui représentons le chef ; enfin… les énoncés didactiques sont ici soumis à un usage réservé. Simplement, ces forces sont clairement à l’œuvre lorsqu’un politique use  d’expressions familières ou de gestes du peuple, histoire de rappeler inconsciemment qu’il se cache derrière le désir simpliste de puissance de ses citoyens.

Voilà la nature du ruissellement, et il est évident que les politiques anticipent ce délire de la représentation. Il n’est pas enseigné, mais il est discuté. Après tout, les professeurs non plus ne sont pas entraînés à être dans une classe, devant des élèves. Les matières, le programme, oui, mais le théâtre…

Là où il faut chercher, c’est dans l’adhésion à ces croyances politiques basées sur des ressorts intimes : tons de voix, prises de pouvoir du langage sur le corps, expression corporelle. La conviction ne se base pas sur le calcul économique logique (mais le fût-elle jamais ?), mais sur des intentions. Voilà le creuset des binarités politiques occidentales depuis que la religion a disparu : comment le chef ou l’exemple national entrepreneurial est constitué. Comment se voit-on en chef.

Ceux qui n’ont rien, comme ceux qui ont tout, sont égaux devant le désir de puissance.

Selon le modèle ancien, quelqu’un qui n’avait et n’était rien pouvait devenir soit maître, soit moine (une personne qui se doit de ne rien posséder). Le rapport est déséquilibré. Pour devenir maître, on peut s’en rapprocher : servant, commis, paysan, chevalier, marchand. On en rêvait mais on ne le devenait pas. Il fallait accumuler crédit, vertu, et possessions. De générations en générations, de mariages en coup bas, c’était toujours pour le type d’après ou l’enfant roi, lui aussi fait à notre image dionysiaque. Mais voyons, de l’autre côté de la balance sociale, entre ces deux rôles antiques, un superbe milieu, qui nous intéresse absolument et constitue la majorité : le peuple. C’est une force productive et un angle mort de la représentation. C’est une rêverie politique et spirituelle exploitable à l’infini ; mais en vérité, il n’existe toujours pas. Il n’est pas, et n’a jamais été, dans les petits papiers du désir.

© Brieuc Le Meur

Voici un exemple qui colle à l’actualité de la rentrée 2018 : Nicolas Hulot.

Il s’est agi de la même inversion du processus politique de représentation. Depuis ses activités d’activiste sur la scène internationale, son élection au poste de ministre de l’écologie, jusqu’à sa récente démission en août 2018, on l’accusait d’être soumis aux lobbies, de choyer son image, d’être une coquille creuse de l’écologie cathodique, mais ces opinions imaginaires soulignaient surtout le manque d’infos qui règne dans ce genre d’affaire. Plus on est éloigné des actions réelles du représentant, plus l’homme est soumis à l’ire des personnes qui s’y projettent. Le commentateur résout par son intermédiaire la propre incohérence de ses actions (humaines, écologiques, à ce propos) (à travers le réseau médiatique hyper érotisant des intimités fantômes.

En l’état, et s’agissant alors de la figure du chef, moins on en sait, et plus on s’y décharge. D’ailleurs, du moment où il démissionnât, il ne fut soudain plus l’objet d’attaques. Sans plus d’informations supplémentaires sur ses combats (les vrais, concrets, en coulisse, de l’écologiste), il remontait dans l’estime des plus arides des commentateurs. C’est qu’ils se trouvaient soudain dé-représentés. Entendez que, leur intimité n’était plus en lien direct avec l’autorité. Car c’est le rapport d’autorité qui autorise le transfert.

D’un point de vue symbolique et graphique : le divan est inversé. Le chef s’y trouve couché, et ses torts ou qualités ruissellent dans l’esprit du sujet (sur son ego turgescent).

Contestation, polémique, conflits, sont ici en lien direct avec l’intime. C’est une conscientisation nécessaire, comme de cesser d’attendre qu’on nous force, par des mesures restrictives, à être écologique, au lieu de ne plus acheter spontanément de plastique, de désherbant. Ce n’est pas à l’Etat de faire cela. C’est au citoyen. Mais la connexion spirituelle  se révèle par ses contradictions.

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J’étais hier sidéré qu’un galeriste maltais m’annonce que ma nationalité française puisse apporter un plus à mon travail artistique. Ça m’a mis la puce à l’oreille. De quelle sorte de « plus » jouissais-je en tant que Français ? Qu’est-ce qui ruisselait ? Dans le train pour Barcelone, un esprit libre, sac à dos et musiques, envies de plage et de rencontres, répondait à la question d’une amie anglaise à propos de l’exception culturelle française. Parmi tous les combats qu’il ait pu mener contre le grand capital visible à toutes les vitrines, il n’était plus très sûr du caractère exceptionnel de son pays d’origine. Sa réponse fut étonnante : on a la gastronomie, la mode, airbus, le tgv, et le luxe. Une autre fois, une amie suédoise estimait enfin envisageable d’investir ici, une sorte de bon moment qui s’était fait attendre. Lorsque je lui demandais pourquoi elle le sentait si évident, ce moment. Une intuition, me dit-elle.

Fort de nombreuses autres observations en ce sens, ma conviction est que ce qui ruisselle, ce n’est pas un peu d’argent échappé des plomberies élyséennes de manu les bons tuyaux, mais plutôt du désir de jouir d’une réputation. Elle permet de de distiller les mêmes injustices. Celle ci est une réalité ancienne impérialiste, et donc, ultra violente. On ferme donc les yeux sur les exactions des grands dirigeants et des armées comme sur les récentes colonisations. C’est un sentiment fort que de se sentir rassuré, en sécurité, avec plus qu’il n’en faut. C’est ce fantasme du pouvoir par l’argent qui ruisselle.
Ce que les pauvres ressentent, les artistes et les prophètes tentent au contraire de l’estomper. Les sentiments partagés de la gagne, du succès ou du déshonneur, apanage du looser, notions aujourd’hui portées aux nues par la culture américaine, sont exacerbés dans le rapport individuel. Des individus continuent de se dresser contre d’autres individus-, certes mis sur le même pied d’égalité devant l’adversité métaphysique (comment je subviens à mes besoins), mais aussi sur le même constat d’ignorance. Il n’y a plus de rois, plus de maîtres, plus de chevaliers, plus de moines. Il n’y a que toi devant l’absolu et ton corps qui souffre et qui a faim. As-tu mérité ta parcelle ? ta place dans le nouveau monde ? T’es-tu battu ? As-tu du sang sur les mains (le tien ou celui des autres) ? C’est cette culture qui perdure aujourd’hui.

L’optimisation fiscale des grands groupes, l’automatisation des tâches, la fin de l’emploi comme pilier de la redistribution sont des réalités modernes. Il n’y a toujours pas d’alternatives politiques adéquates. On reste dans l’idéologie, dans le binaire, dans le personnel, sinon, dans la personnalité. Pire, qu’un avantage financier pour le public découle de ces approximations, relève d’une rupture radicale avec le contrat républicain. Dans un sens, le ruissellement est hors la loi.

Il s’agit alors de réfléchir à ce qui empêche les gens de bondir de colère.

Et on l’a déjà dit : d’abord, tout le monde veut être roi.

Les forces symboliques emportent tout sur leur passage. Même si vous n’aimez pas le foot, en tant qu’expatrié français, une victoire des bleus est synonyme de respectabilité dans les cercles d’amis ou au travail. C’est une fréquence subliminale quasi génétique qui se décèle dans les regards admiratifs. Ce sont des jambes, des tactiques, des postures secrètement évoquées ; c’est un jeu de guerre (l’idée des conflits anciens est toujours présente). On apprécie d’autant plus les capacités familiales et bourgeoises d’un clan qui aura su imposer une aptitude à commander, à négocier, à se frayer une place dans un monde codé d’hommes et de femmes de réseaux qu’on respecte au-delà des mers. On saluera une capacité à communiquer ou au contraire, à faire tourner court la discussion, à aller droit au but. Ces facultés, planent au-dessus de tout ce qui habite les dominants, les dominés, c’est même ce qui les relie. C’est ce qui fera aimer le maître, le parrain, la mère ou le père, et ce sentiment est toujours là, que la république n’a pas effacé.  D’ailleurs, elle est « en marche », c’est-à-dire qu’elle se dérobe, qu’elle n’est pas là où elle aurait dû exercer sa pensée égalitaire et sa capacité d’éveil.

Même des notions comme « le sens de l’état » aveuglent autant qu’elles transgressent les valeurs fondamentales.

Ce qui ruisselle, c’est cette réputation. Elle nous coule dessus et nous habille de gloire. C’est avec ça que la plupart des gens votent. Les Françaises et les Français se sont dit, sans vraiment réfléchir plus loin, que Macron serait plus efficace sur la scène capitaliste internationale. Qu’elles soient alternatives ou endimanchées, la qualité du dirigeant dans un duel imaginaire, le duel que chacun s’imagine pour lui-même, rejaillit sur ses ressortissants.  Ça a toujours été comme ça. C’est un réflexe de la servitude volontaire. C’est vieux ; c’est courant. Quelque chose plane dans l’air : l’aura du représentant. C’est ici, et là. Ce chef archaïque, est partout en nous. Il n’est pas à confondre avec la subordination au travail, mais plutôt, avec une idée brutale de l’autorité divine. Dans cette optique, un jugement, même absurde, faisait loi.

Il nous arrive de réagir positivement lorsque notre ami accède à une situation. Il a pu mal agir, se tromper, mais il revient un matin habillé de neuf et montre sa vertu, sinon son humilité. Sa réputation est rehaussée d’un cran et demi supplémentaire. C’est l’ascenseur ! L’ascenseur social. Le pouvoir aux plis fin, à la surface nette, au tissu délicat. Même le plus endurci des contestataires se sent mieux loti en voyant son ami plus présentable. C’est l’impression positive de ce ruissellement.

L’apparence reste quand même le premier moteur de la séduction. La nature prend des décisions à l’emporte-pièce puisqu’elle n’a pas la liberté dont nous parlons. La fleur, l’abeille, l’animal, n’ont pas d’alternatives. L’effort donné à paraître belle, beau, à tromper son monde, est une règle fondamentale. Le droit tente de démystifier cela. La démocratie, ce n’est pas la jungle, c’est le contraire, mais cet antagonisme avec la nature n’est pas inscrit dans la constitution. On y parle d’égalité. C’est déjà fort. Mais l’est-ce assez ?  Chez les oiseaux la danse annonce le gène manquant à la femelle. Chez l’homme, la voix (sa résonance, son timbre) donne des indications très probantes, instinctives. Parfois il n’y a rien d’autre. Tout passe par elle et par le geste. Ces détails qui n’en sont pas signifient plus qu’ils ne disent. Là aussi les gènes s’imbriquent. Et ici pas de république. L’habit impressionne les familles, les amis, les personnes qui ne vous connaissent pas, les employeurs. Même celui qui maudit l’habit se fait prendre à son jeu. Qui de t-shirt en sandales, de chansons en colères, de jeûnes en résignations. La première chemise blanche qui passe et c’est plié : c’est du combiné, du respectable. C’est ce qui provoque la moue admirative. Chez la femme et l’homme, le règne est animal. Le désir, infini.

Il est notoire de constater que le peuple n’est pas prêt à sortir de ses schémas. Au diable les âmes vagabondes ! La servitude, c’est sa foi en un futur à portée de main. Le travail est toujours la valeur sacrée, et c’est ce qui mène bientôt notre société à l’effondrement. Perte de temps et d’énergie notoire, tâche inutiles, redistribution archaïque, c’est pourtant toujours un objet de domination comme de libération. C’est une garantie métaphysique. C’est un concept qui a la vie dure (tant à gauche qu’à droite). On ne relève que peu les réductions des libertés : on aime être dévoué (à quelqu’un, à quelque chose). Et d’un point de vue des grandes causes ou de l’Etat, on aime cette notion noble, électrisante, de sacrifice. On l’aime même dans l’art, car on travaille pour la postérité. C’est un désir de pouvoir. Un geste éperdu.

La république a mis longtemps à déconstruire les dominations séculaires, à effacer la société des brutes, mais en ce moment, on accepte encore cette parole politique. Étrange. Les français revoteront encore pour une image d’un soi-même en train de dominer. On préfère ces choses simplistes aux recherches mécanistes, aux politiques non idéologiques. Que ferait-on sans nos chers conflits intimes, sans nos dénonciations grandiloquentes, sans nos grandes déclarations ? Le militant est un prince aux pieds d’argile.

© Brieuc Le Meur

Aujourd’hui, Trump, Poutine, Macron, appliquent la logique de la bonne impression et du maintien de l’ordre. Leur profession première, la santé commerciale forcée, achetée, artificielle, nous fait croire qu’ils luttent contre un danger absolu : l’instabilité d’un autre système. Mais en vérité, il n’y a pas de danger. Ils profitent de la stratégie intime des gens qui votent pour eux : la figure paternaliste. Instinctivement, ils parient que l’intention fera capituler avec perte et profit tout phénomène de transition. Il s’agit d’exploiter la peur de se perdre soi face à un autrui multiple, changeant, varié, qui nous ferait sentir précaire. Il s’agit de maintenir tout le monde dans des tâches et des rôles bien définis, et cela va nous entraîner à la catastrophe.

La route ainsi pavée de violence à l’ancienne provoque des réactions dont on connait la source : au-delà de l’effet de surprise, la figure et son miroir sont respectés. Ça fait plaisir à beau-papa, à belle-maman. Tout le monde en profite. Les citoyens, avec les démissions et les soumissions qui les caractérisent, et quelques ultra riches, âmes perdues à jamais dans l’idiotie de leur vie sur le fil. Ils préféreraient tout perdre. On pense parfois à la différence entre Trump et Clinton, entre la rupture populiste du premier et l’oligarchie de la seconde… Mais aucun des deux n’est une aubaine pour les Américains.

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Il est là, ce ruissellement. Non dans la réalité économique, prête à s’effondrer une nouvelle fois, mais dans le fait que de nos habitudes intimes sont encore utilisables contre nous.