9h08, j’attaque le nouveau Harlan Coben, Sans Défense, le retour de Myron Bolitar, ex-star en devenir des Boston Celtics, ci-devant agent sportif et vrai enquêteur privé comme l’Amérique les aime tant.
9h09. C’est une histoire de disparition non résolue, encore une, me dis-je fort de mes lectures successives de presque toutes les livraisons du boss du thriller et avec un « sens aigu de la déduction » et du sarcasme.
Jour: 13 mars 2018

Les Crépuscules de Joël Casséus sont pluriels et cruels. Pluriels comme les huit voix anonymes formant la trame du roman, huit voix disant, chacune à sa façon, leur survie, jour après jour, nuit après nuit, crépuscule après crépuscule, dans le cadre réduit, tragique, de cette « ville de wagons » rouillés qui est le seul décor de Crépuscules.

Depuis « un rocher / resté seul dans la nuit », Lisières des saisons, de Roselyne Sibille, s’adresse à tu. Qui est tu ? L’autre, mais aussi je, et nous aussi, car lui et moi, c’est toi et moi : nous, nous seuls et nous tous. Ce texte s’adresse à la douleur de l’univers, couchée entre les saisons, au fond des instants creux (« temps du vide », « buisson d’épines » qu’on serre dans ses bras faute de mieux), des moments sombres et denses, là où, à l’origine des « racines médicinales », pour que quelque chose renaisse, quelque chose d’autre doit mourir. Tu, c’est ce(lui) qui ne répond plus, frappé par le silence, déchiqueté par les « crocs de l’ombre ».