Lettre ouverte au Président de la République sur la disparition de Patrice Nganang, par Jean-Michel Devésa

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Monsieur le Président de la République,

Vous vous intéressez à l’Afrique. Il y a peu vous vous êtes rendu sur le continent africain. Vous y avez affirmé avoir le souci de l’avenir sans chercher à reconduire les pratiques néocolonialistes anciennes.

On ne peut que s’en féliciter.

Il se trouve que depuis ce mercredi un écrivain par ailleurs universitaire en poste dans une université étasunienne a disparu à l’aéroport de Douala. Il s’agit de Patrice Nganang. Sa famille et ses proches sont sans aucune nouvelle de lui. On dit que les forces de sécurité camerounaises l’ont arrêté et conduit à Yaoundé. A ma connaissance les autorités camerounaises ne l’ont pas confirmé (je m’en tiens aux déclarations du Ministre camerounais de la Communication).

Le sort de ce collègue avec lequel je travaille et que j’ai édité cette année m’inquiète au plus haut point.

Je vous demande par la présente de faire en sorte que notre pays interroge par voie diplomatique, et selon les usages, la Présidence camerounaise afin d’avoir des nouvelles de Patrice Nganang, de savoir s’il est sain et sauf, et de connaître son lieu de détention s’il est détenu.

Je vous prie en outre de faire le nécessaire pour que Patrice Nganang soit libéré sans plus attendre, attendu que sa « disparition » et le cas échéant sa détention arbitraire porte atteinte à ses droits fondamentaux.

Croyez, Monsieur le Président de la République, à l’assurance de mon profond respect,

Jean-Michel Devésa
Professeur des universités, écrivain

Diacritik : Une pétition exigeant la libération de l’écrivain peut être signée en suivant ce lien