Les écritures francophones de la catastrophe naturelle (12 et 13 janvier 2017)

Ces 12 et 13 janvier se tiendra à l’Université de Cergy-Pontoise un colloque international sur les écritures francophones de la catastrophe naturelle. Conjointement organisé par Christiane Chaulet-Achour et Sylvie Brodziak, ces deux journées chercheront à poser la question d’une écriture de la catastrophe, de l’existence d’une littérature de survie et de résistance face à ce qui, incessamment, détruit.

En effet, après le séisme du 10 janvier 2010 en Haïti, au milieu des ruines et des abris, une abondante littérature a été produite. Écrits immédiats, ces témoignages, poèmes, romans, essais, manifestes ont relayé, complété ou contredit les images et les discours diffusés par les media. Née dans l’urgence, cette littérature a eu pour première ambition de faire savoir au monde ce qui s’était produit et comment les Haïtiens avaient vécu la catastrophe. Cette littérature a été aussi acte de survie et de résistance, témoignant de femmes et d’hommes debout.

Aujourd’hui, sept ans après, alors que sont survenus d’autres tornades, d’autres inondations, tremblements de terre, tsunamis, ces ouvrages ont perdu de leur actualité et appartiennent à la bibliothèque de la catastrophe naturelle qui, en ce début de siècle soumis au dérèglement climatique, a une fâcheuse tendance à s’enrichir.

Dans cette vaste bibliothèque, les œuvres francophones occupent une place de choix, de par la situation géographique de la plupart des pays dont elles sont issues. La Caraïbe, le Maghreb, L’Afrique sub-saharienne, l’Asie, l’Océanie, d’autres îles ou terres ont été particulièrement meurtries ; des écrivains francophones d’Europe prennent aussi en charge ces récits. La liste des écrivains est longue. Citons sans exhaustivité et tout espace géographique confondu, Nathacha Appanah, Maïssa Bey, Aimé Césaire, Ina Césaire, Raphaël Confiant, Andrée Chedid, Abdelkader Djemaï, Suzanne Dracius, Frankétienne, Yanick Lahens, Linda Lê, Daniel Maximin, Ana Moï, Malika Mokeddem, Shenaz Patel, Evelyne Trouillot, Lyonel Trouillot ; mais aussi Laurent Gaudé, Jean-Ferdinand Ramuz, Saint John Perse, et d’autres encore. Ils ont mis au cœur de leur création ces drames naturels.

Une telle diversité de créateurs, inventant leur écriture entre réalisme du phénomène naturel et sa transformation par l’art, nous invite à analyser leurs œuvres pour cerner les variations des représentations et des perceptions. Pour les catastrophes plus récentes, comme celle d’Haïti, quel rôle joue internet ? Un lien s’établit-il entre médiatisation et création littéraire ? Peut-on saisir le moment où la fiction relaie le témoignage et les modalités artistiques de ce relais. ? Autant de questions qui seront débattues tout au long de ces deux journées dont voici le programme en détail :

Université de Cergy-Pontoise
Site des Chênes
33 boulevard du Port 95011 Cergy-Pontoise
Salle de conférences – Les Chênes 1

Entrée libre

Jeudi 12 janvier

Séismes I

9h30-12h30 Présidence : Violaine Houdart-Mérot

10h – 10h30 : Claude Coste (Cergy), La terre tremble à Orléansville : Albert Camus entre allégorie et littéralité

10h30 – 11h : Naïma Mennor (Casablanca), Agadir ou l’esthétique d’une écriture sismique –  Du chaos à la création

11h -11h30 : Christiane Chaulet Achour (Cergy), Le séisme dans L’Autre d’Andrée Chedid

11h30 – 12h : Afifa Bererhi (Alger), Le tremblement de terre en Algérie : un fait et ses métaphores

Séismes II

14h30 – 18h Présidence : Claude Coste puis Rémi Astruc

14h30 – 15h : Jérôme Poinsot (Toulouse), Après le séisme : la cinétique textuelle dans L’escalier de mes désillusions de Gary Victor

15h – 15h30 : Alain Obame Mezui (Libreville), Catastrophe naturelle et altérité : entre dramatisation et apaisement

15h30 – 16h : Sylvie Brodziak (Cergy), Le premier roman d’après…

16h15 – 16h45 : Marie-Françoise Chitour (Angers – Galatasaray), Quand les hommes se disputent, la nature s’en mêle : Séismes et éruptions volcaniques chez Sony Labou Tansi

16h45 – 17h 15 : Simona Crippa (Paris – Diacritik), Duras, l’écriture de la fin du monde

17h15 – 17h45 : Claire Riffard (CNRS – ITEM), Catastrophes naturelles et pérennité matérielle. Attention : manuscrits littéraires en danger !

18h – Voix de la catastrophe  par les étudiants de la Licence Lettres et Arts

Vendredi 13 janvier

Ouragans, déluges

9h30-12h30 Présidence : Christiane Chaulet Achour

9h30 – 10h : Laure Levêque (Toulon), Jules Verne et « l’invasion de la mer » : un déluge qui lave plus blanc ?

10h – 10h30 : Donia Boubaker (Cergy), Sans-voix, résistance et liberté dans Ouragan de Laurent Gaudé : une mise en fiction de l’ouragan Katrina

10h30 – 11h : Edith Perry (Paris X), Les visages de Katrina : Zola Jackson de Gilles Leroy

11h – 11h30 : Johan Faerber (Paris – Diacritik), Des hommes désastrés. Ou l’écriture de la catastrophe comme épreuve critique dans Autour du monde de Laurent Mauvignier

11h30 – 12h : Marina Ondo (Libreville), Catastrophe naturelle et quête de soi dans Hugo le terrible de Maryse Condé

Sécheresse, éruptions volcaniques

14h30- 17h30 Présidence : Sylvie Brodziak

14h 30 – 15h : Cyrille François (Cergy), La terre en colère: la catastrophe naturelle dans la narration antillaise, de Tardon à Maximin.

15h – 15h30 : Amina Bekkat (Blida – Algérie), Le Siècle des sauterelles de Malika Mokeddem : réalité naturelle et métaphore historique

15h30 – 16h : Steeve Renombo (Libreville), L’écriture du désastre dans Dans la foule de Laurent Mauvignier

16h – 16h 30 : Khedidja Khelladi (Alger), Sécheresse : Faits d’Histoire et effets imaginaires. Des informations scientifiques aux fictions de Malika Mokeddem.

16h30 – 17h : Julien Defraeye (Waterloo), Menace écologique et éco-scepticisme : redéfinir la nature chez Louis Hamelin

17h – 17h30 : Gyno Noël Mikala (Libreville), De l’Eco-satire : lecture de la critique écologique à travers les écrits de la catastrophe naturelle dans la Caraïbe francophone.

écritures francophones de la catastrophe naturelle Une abondante littérature a été produite. Écrits immédiats, ces témoignages, poèmes, romans, essais, manifestes ont relayé, complété ou contredit les images et les discours diffusés par les media. Née dans l’urgence, cette littérature a eu pour première ambition de faire savoir au monde ce qui s’était produit et comment les Haïtiens avaient vécu la catastrophe. Cette littérature a été aussi acte de survie et de résistance, témoignant de femmes et d’hommes debout.

Aujourd’hui, sept ans après, alors que sont survenus d’autres tornades, d’autres inondations, tremblements de terre, tsunamis, ces ouvrages ont perdu de leur actualité et appartiennent à la bibliothèque de la catastrophe naturelle qui, en ce début de siècle soumis au dérèglement climatique, a une fâcheuse tendance à s’enrichir.

Dans cette vaste bibliothèque, les œuvres francophones occupent une place de choix, de par la situation géographique de la plupart des pays dont elles sont issues. La Caraïbe, le Maghreb, L’Afrique sub-saharienne, l’Asie, l’Océanie, d’autres îles ou terres ont été particulièrement meurtries ; des écrivains francophones d’Europe prennent aussi en charge ces récits. La liste des écrivains est longue. Citons sans exhaustivité et tout espace géographique confondu, Nathacha Appanah, Maïssa Bey, Aimé Césaire, Ina Césaire, Raphaël Confiant, Andrée Chedid, Abdelkader Djemaï, Suzanne Dracius, Frankétienne, Yanick Lahens, Linda Lê, Daniel Maximin, Ana Moï, Malika Mokeddem, Shenaz Patel, Evelyne Trouillot, Lyonel Trouillot ; mais aussi Laurent Gaudé, Jean-Ferdinand Ramuz, Saint John Perse, et d’autres encore. Ils ont mis au cœur de leur création ces drames naturels.

Une telle diversité de créateurs, inventant leur écriture entre réalisme du phénomène naturel et sa transformation par l’art, nous invite à analyser leurs œuvres pour cerner les variations des représentations et des perceptions. Pour les catastrophes plus récentes, comme celle d’Haïti, quel rôle joue internet ? Un lien s’établit-il entre médiatisation et création littéraire ? Peut-on saisir le moment où la fiction relaie le témoignage et les modalités artistiques de ce relais. ? Autant de questions qui seront débattues tout au long de ces deux journées dont voici le programme en détail :

Université de Cergy-Pontoise
Site des Chênes
33 boulevard du Port 95011 Cergy-Pontoise
Salle de conférences – Les Chênes 1

Entrée libre

Jeudi 12 janvier

Séismes I

9h30-12h30 Présidence : Violaine Houdart-Mérot

10h – 10h30 : Claude Coste (Cergy), La terre tremble à Orléansville : Albert Camus entre allégorie et littéralité

10h30 – 11h : Naïma Mennor (Casablanca), Agadir ou l’esthétique d’une écriture sismique –  Du chaos à la création

11h -11h30 : Christiane Chaulet Achour (Cergy), Le séisme dans L’Autre d’Andrée Chedid

11h30 – 12h : Afifa Bererhi (Alger), Le tremblement de terre en Algérie : un fait et ses métaphores

Séismes II

14h30 – 18h Présidence : Claude Coste puis Rémi Astruc

14h30 – 15h : Jérôme Poinsot (Toulouse), Après le séisme : la cinétique textuelle dans L’escalier de mes désillusions de Gary Victor

15h – 15h30 : Alain Obame Mezui (Libreville), Catastrophe naturelle et altérité : entre dramatisation et apaisement

15h30 – 16h : Sylvie Brodziak (Cergy), Le premier roman d’après…

16h15 – 16h45 : Marie-Françoise Chitour (Angers – Galatasaray), Quand les hommes se disputent, la nature s’en mêle : Séismes et éruptions volcaniques chez Sony Labou Tansi

16h45 – 17h 15 : Simona Crippa (Paris – Diacritik), Duras, l’écriture de la fin du monde

17h15 – 17h45 : Claire Riffard (CNRS – ITEM), Catastrophes naturelles et pérennité matérielle. Attention : manuscrits littéraires en danger !

18h – Voix de la catastrophe  par les étudiants de la Licence Lettres et Arts

Vendredi 13 janvier

Ouragans, déluges

9h30-12h30 Présidence : Christiane Chaulet Achour

9h30 – 10h : Laure Levêque (Toulon), Jules Verne et « l’invasion de la mer » : un déluge qui lave plus blanc ?

10h – 10h30 : Donia Boubaker (Cergy), Sans-voix, résistance et liberté dans Ouragan de Laurent Gaudé : une mise en fiction de l’ouragan Katrina

10h30 – 11h : Edith Perry (Paris X), Les visages de Katrina : Zola Jackson de Gilles Leroy

11h – 11h30 : Johan Faerber (Paris – Diacritik), Des hommes désastrés. Ou l’écriture de la catastrophe comme épreuve critique dans Autour du monde de Laurent Mauvignier

11h30 – 12h : Marina Ondo (Libreville), Catastrophe naturelle et quête de soi dans Hugo le terrible de Maryse Condé

Sécheresse, éruptions volcaniques

14h30- 17h30 Présidence : Sylvie Brodziak

14h 30 – 15h : Cyrille François (Cergy), La terre en colère: la catastrophe naturelle dans la narration antillaise, de Tardon à Maximin.

15h – 15h30 : Amina Bekkat (Blida – Algérie), Le Siècle des sauterelles de Malika Mokeddem : réalité naturelle et métaphore historique

15h30 – 16h : Steeve Renombo (Libreville), L’écriture du désastre dans Dans la foule de Laurent Mauvignier

16h – 16h 30 : Khedidja Khelladi (Alger), Sécheresse : Faits d’Histoire et effets imaginaires. Des informations scientifiques aux fictions de Malika Mokeddem.

16h30 – 17h : Julien Defraeye (Waterloo), Menace écologique et éco-scepticisme : redéfinir la nature chez Louis Hamelin

17h – 17h30 : Gyno Noël Mikala (Libreville), De l’Eco-satire : lecture de la critique écologique à travers les écrits de la catastrophe naturelle dans la Caraïbe francophone.