En 2015, les éditions Actes Sud publiaient Un membre permanent de la famille de Russell Banks, dans une traduction de Pierre Furlon, un recueil de nouvelles à maints égards singulier dans l’œuvre du grand écrivain américain : d’abord parce qu’il signe le retour de Russell Banks à une forme laissée de côté depuis L’Ange sur le toit (2001) mais aussi parce que les textes qui composent ce recueil ne sont pas la collection hasardeuse et de circonstance de nouvelles écrites au fil du temps sans lien thématique ou esthétique, mais des nouvelles composées, en l’espace de quelques mois, pour construire un ensemble structuré et uni, d’une extrême cohérence. Lors de notre entretien, le 27 mai dernier, Russell Banks nous confie avoir même pensé qu’Un membre permanent de la famille pourrait être lu comme un roman, de la première à la dernière nouvelle, dans une linéarité et une continuité.

Si on a grandi loin de la mer, d’un lac, d’une rivière, on n’a pu apprendre à nager que dans une piscine, et si on a débuté dans l’écriture loin de tout milieu littéraire, la seule chance de se faire éditer restait souvent d’envoyer ses textes à des revues. Un grand nombre d’auteurs leur doivent leurs premières publications, et ce, de tout temps. Ainsi notre révérence et notre reconnaissance s’adressent ici aux revues littéraires (Diacritik les aime et leur consacre une rubrique du journal) et à La piscine en particulier. Dans La piscine, cinquante-six auteurs et artistes, qui pour la plupart n’en sont pas à leur coup d’essai, ont participé à la création de cette nouvelle revue graphique et littéraire tout à fait prometteuse.