Il se passe quelque chose. A chaque période de l’histoire il s’est passé quelque chose mais là, il se passe quelque chose. Je ne suis expert en rien, si ce n’est en phrases, et encore, pas sûr. Un jour Marguerite Duras a dit dans un entretien : Vous savez, je ne sais pas toujours très bien ce que je dis, ce que je sais, c’est que c’est absolument vrai. Ben voilà, je fais comme elle. Ce qui se passe ?
Jour: 17 juin 2016
Entre 1870 et 1930, les milieux littéraires anglais firent un gros complexe d’infériorité à l’égard de la France et de ses meilleurs auteurs. Ils estimaient qu’en leur patrie on n’avait aucun souci du style, là où les Français, à partir de Renan et de Flaubert, pouvaient faire état d’une écriture travaillée, élégante et subtile. Virginia Woolf s’émerveilla par exemple d’un Flaubert passant un mois à chercher une expression à même de décrire un chou. Outre-Manche, on parla beaucoup de ce retard sans que Paris pour sa part se souciât de la question comme telle. C’est donc bien là une vieille affaire mais qui a le mérite d’être amusante et de n’être pas terminée.
« Nous avons abouti à ce livre, mais ce sont des gens réels qui ont vécu les situations décrites, et ils avaient leur mot à dire. Beaucoup de ceux que nous avons rencontrés sur le terrain ont plus ou moins considéré nos conversations comme une occasion de dire au gouvernement et à leurs compatriotes les obstacles qu’ils doivent affronter.
Il y a une urgence qui se fait sentir dans le nouveau film de Pietro Marcello, Bella e perduta : celle d’un appel impérieux de circonstances qui infléchissent le cours des événements, qui forcent à prendre des décisions immédiates, et dont l’intrigue conserve la trace par strates successives.