Rwanda : la figure de l’enfant épouvantail

Scholastique Mukasonga © Gallimard

« Indiindé iba kabili »
Innocent Biruka

Ce proverbe rwandais (« Attends moi existe deux fois ») rappelle l’importance des liens familiaux dans la culture rwandaise, et plus particulièrement ceux qui unissent les parents aux enfants. Cette famille est traditionnellement silencieuse. En effet, le culte à Imana dans le Rwanda chrétien du XXe siècle a fait naître un homme idéal, parfait, au cœur simple et qui ne doit pas perturber la communauté par ses cris et ses larmes. Comme le rappelle Boris Cyrulnik dans Autobiographie d’un épouvantail, « dans la culture rwandaise, il est indécent de se plaindre ou de pleurer. Les traumatisés se composent une face digne, apparemment indifférente, afin de masquer leur souffrance. Mais le soir à la veillée, ils peuvent dire ce qui s’est passé et raconter comment ils ont réagi, car ils sont assurés que personne ne jugera leur récit d’horreur. Quand un blessé a du mal à s’exprimer ou simplement à dire « voilà ce qui m’est arrivé », il peut en faire un conte que tout le monde écoute avec respect. » (Cyrulnik, p. 15)

Nous ne sommes pas à la veillée, mais il est intéressant de voir comment dans une fiction L’aîné des orphelins de Tierno Monénembo et une biographie imaginaire La femme aux pieds nus de Scholastique Mukasonga apparaît la figure de l’enfant épouvantail, la première fois en tant que sujet du conte, la seconde fois en tant que double de l’auteure du récit.

Sans revenir sur le rôle de la fiction dans l’expression de l’indicible, dans l’expression du traumatisme que Josias Semujanga a remarquablement analysé dans son ouvrage Le génocide, sujet de fiction ? paru en 2008, et plus précisément dans un article intitulé « L’aîné des orphelins, au-delà du bien ou du mal ou la quête d’une parole sur le génocide », voyons, à partir de la lecture des écrits du neuropsychiatre Boris Cyrulnik, comment un personnage de fiction né sous la plume de l’écrivain correspond au cas clinique de l’enfant-épouvantail pour L’aîné des orphelins, et comment l’enfant épouvantail qu’est Scholastique Mukasonga entame par l’écriture un travail de résilience.

L’Aîné des orphelins

Lorsque l’Association Arts et Media d’Afrique de Lille, qui organise chaque année Fest-Africa, lança, en 1995, le projet Rwanda : « Écrire par devoir de mémoire », l’écrivain guinéen, aujourd’hui en France, Tierno Monénembo y répondit de façon magistrale par le grand roman L’ainé des orphelins. Par cet ouvrage, Monénembo, fils spirituel de Robert Antelme ou de Charlotte Delbo, prouve comment seule la fiction permet l’expression urgente des mémoires alors que le génocide, phénomène historique, est encore présent dans la vie des contemporains, et que malgré la justice rendue, victimes et bourreaux vivent toujours en voisins.

Sans titre3L’enfant qu’il fait naître est le type même de l’enfant épouvantail, à savoir un enfant qui ne pouvant échapper à la tragédie, survivant à une culture détruite, ne trouvant pas de lieu de parole, devient un épouvantail ou un monstre comme le suggère le personnage de l’Irlandaise qui s’écrie : « Tu es trop dur pour ton âge ! Essaie de parler autrement ! Ne t’oblige pas à ressembler aux autres. Si vous vous laissez tous aller, qui fera le Rwanda ? » (Monénembo, p. 31). Faustin est un de ces enfants, sans famille, qui volontairement a oublié parce que « s’il raconte ce qu’il lui est arrivé, il va nous effrayer et l’on va le fuir. », « un enfant qui est vu comme un Homme mais qui sait bien au fond de lui qu’il n’en a que l’apparence ». (Cyrulnik, p. 19)

En conséquence, les lecteurs que nous sommes assistons à l’avènement d’un curieux et extraordinaire enfant, et il me semble que l’erreur linguistique, la confusion de vocabulaire que fait Faustin au tout début du roman en nous annonçant « les avènements » qui vont survenir après l’attentat contre l’avion du président Juvénal Habyarimana est un clin d’œil signifiant de la part de l’auteur.

Sans titre4Faustin, à la fois Hutu et Tutsi, est une proie privilégiée pour la déchirure, même si son père Hutu Théoneste ne renie pas sa famille et accepte d’être massacré avec sa femme Tutsi et ses enfants métisses. Faustin connait toutes les manifestations du traumatisme psychologique chez l’enfant de 10 ans qu’il est : altération du sommeil, cauchemars, hallucinations : « Avant de partir, Funga avait fourré dans mes poches une poignée d’arachides. Mais rien ne permet de dire que c’est elle qui m’a aidé à survivre la ou les semaines qui suivirent. Cela pouvait aussi bien être mes sommeils involontaires, mes comas momentanés que les monticules de cuisses de poulet et de bananes cuites qui me venaient en rêve. […] Puis vint un jour où mes pensées furent plus claires et mon regard moins halluciné » (Monénembo, p. 37)

L’enfant subit des désordres de type affectif comme des peurs intenses liées à des stimulations du milieu ambiant. Ainsi, lorsque Faustin est braqué avec violence par un soldat du FPR, l’armée des rebelles tutsis, l’inhibition et la peur reviennent : « Monsieur : Je l’avais bien appelé « monsieur !«  Et je l’avais dit en tremblant ! C’était bien la preuve que rien n’est jamais sûr en ce foutu monde ! Je croyais avoir épuisé mes réserves de timidité et de frousse. Et bien, non la frousse (…), il en restera toujours aux êtres humains tant qu’ils ne seront pas passés par la main du fossoyeur. » (Monénembo, p. 38)

Enfin s’il ne bégaie pas, il a des troubles du langage et éprouve régulièrement des problèmes gastro-intestinaux d’origine psychosomatique. De fait, sans famille ni repères, Faustin est condamné à l’autonomie et pour y parvenir s’applique, comme tout enfant épouvantail à construire une chimère narrative ou « représentation théâtrale de soi » qui fait de sa vie d’orphelin une aventure romanesque. Faustin, consciencieusement, transforme tout évènement vécu ou incident subis en attributs de la chimère. Par les actes et les mots, il élabore un animal aux formes changeantes, « s’accordant aux personnes qu’il rencontre et au contexte dans lesquels il vagabonde ». (Cyrulnik, p. 25)

L’alcoolisme qui fait chanter rend la chimère muette mais dansante. Or, au Rwanda, le langage du corps rapprochant de Dieu, la chimère ivre invite à l’oubli qui déculpabilise. L’exhibition, la maturité sexuelle précoce et l’hyper-virilisation font de la chimère un animal spectaculaire capable par l’outrance, le mensonge et le grotesque de compenser la perte identitaire, pour être à nouveau regardé et reconnu : « Attention, madame, je ne suis plus ce que vous croyez ! Demandez donc à Gabrielle, à Séverine, à Alphonsine ! Je les ai toutes culbutées ! De tous les potes je suis celui qui a la chose la plus longue. Quand je me mets vraiment en tension, elle dépasse la longueur d’une grande cuillère à soupe et elle emplit ma main quand je me fais plaisir devant les vendeuses de bière de banane. » (Monénembo, p. 28)

De même, les difficultés à poser une frontière entre l’imaginaire et la réalité attendrissent la chimère qui désormais fragile revient à l’humanité : « Elle s’approcha de moi, me caressa les cheveux et me consola avec des mots qui ne pouvaient sortir que de la bouche d’une amante. » A coup sûr, pensai-je, elle va me donner un billet, elle va m’inviter à coucher avec elle. […] j’étais amoureux. » (Monénembo, p. 57)

Sans titre5Pour finir, cette chimère narrative, double fictif, débouche sur une hyper-narcissisation où la seule Autre est la représentante de l’ONG, Claudine, unique altérité et figure d’attachement. C’est pour elle que Faustin accepte de quitter le QG des enfants des rues. Recueilli dans la Cité des Anges bleus, où tout est propre et aseptisé, notre héros s’enfonce plus encore dans le trauma et sa personne est désormais clivée. En effet, malgré l’aspect sécurisé de l’institution et les bonnes conditions matérielles, Faustin est à nouveau plongé dans un milieu stigmatisant puisque traversé jour et nuit « par les pleurs hystériques, absolument insupportables, qui montaient de l’aile des filles ». (Monénembo, p. 66). Bien plus, il y a réactivation du trauma lorsqu’il découvre que ces cris sont ceux de ses sœurs et de son frère. L’enfant épouvantail subit alors un phénomène de réplique dont l’intensité est telle qu’il perd connaissance et sombre dans le coma, puis le délire.

A la sortie de l’inconscience, Faustin révèle : « J’étais sorti du coma dans un état lamentable. J’avais des contusions partout à cause des coups que je donnais dans les panneaux du lit et sur les parois des murs. […] Je délirai plusieurs jours […] Hitimana mettait beaucoup de saveur à raconter […] comment je brisai les lunettes de l’instant et jetai au loin la chaise en fer où ils avaient l’habitude de poser mes ampoules et mes comprimés ainsi que des bandes de compresses servant à éponger mes sueurs et hurlai pour être entendu à une demi-journée de marche : l’une s’appelle Esther, l’autre Donatienne ! le petit c’est Ambroise ! Ce sont mes frères et sœurs ! Mes frères et sœurs, bandes d’idiots ! » (Monénembo, p. 72)

Ayant retrouvé sa fratrie, apaisant ses sœurs et son frère en leur chantant la berceuse de leur mère, Faustin retisse le lien à autrui et perd ses comportements autocentrés. Désormais, parce qu’il n’est « plus seul au monde », il peut lâcher la bonde aux souvenirs, retrouver la mémoire des évènements, conter la tragédie du génocide, et tuer définitivement la chimère et l’enfant épouvantail : « Les observant [ses sœurs et son frère] dans la cour ou sous le préau de l’école ; j’essayais de me rappeler les derniers instants que nous avions vécus ensemble. Il me vint comme un éclair qu’ils n’étaient pas à l’église quand le brigadier Nyumurowo s’empara de mon cerf volant. Non, on ne les avait pas oubliés à l’étable ou dans la bananeraie. » (Monénembo, p. 75)

La mort de la chimère narrative impose le réel et son cortège de rêves brisés. A nouveau plein et entier, l’enfant épouvantail laisse la place à un adolescent responsable qui juge inutile de rester dans une institution où on l’infantilise. Jetant par-dessus bord le fantasme de la nuit d’amour avec Claudine, prétexte, dit-il, à sa venue à l’orphelinat, un matin, Faustin rassemble sa famille, pille le poulailler et quitte la Cité des anges bleus.

En conséquence, L’ainé des orphelins s’avère être un immense voyage-quête, recherche du père disparu mais aussi quête de l’identité de rescapé. L’énoncé du massacre permet à l’enfant non seulement de s’affirmer comme victime du génocide mais aussi de s’extraire d’un statut passif et subi pour se réinstaller dans la société sous le statut actif d’assassin. Statut certes peu enviable, puisque, meurtrier de celui qui a violé ses sœurs, il est condamné à la prison, mais statut qui l’impose comme un être à part entière, un être qui agit, qui existe et que l’on peut nommer.

Au Rwanda, le père donne un nom à chacun de ses enfants. Il ne s’agit pas d’un nom de famille mais d’un nom intransmissible choisi selon les évènements familiaux, ou nationaux, la position de l’enfant dans la fratrie etc… Cette pratique rend compte de l’importance de la filiation. Aussi lorsqu’en prison, Faustin s’entend appeler au haut-parleur, il court parce que dit-il : « J’entendis des voix répéter les unes après les autres, du couloir des condamnés à mort aux guérites des jabirus [oiseaux] : Faustin ! Faustin ! Faustin Nsenghimana ! On demande un certain Faustin Nsenghimana ! […] J’avais couru avant tout pour la sonorité de mon nom- c’est si important un nom, ça, au moins, personne ne pourra jamais vous l’enlever ! – Je ne m’étais pas demandé pourquoi on m’avait appelé. » (Monénembo, p. 29)

La femme aux pieds nus

Cette célébration du nom se retrouve chez le second enfant épouvantail, celui de Scholastique Mukasonga qui, contrairement au personnage de fiction imaginé par Monénembo n’achève pas son travail de résilience sous les assauts répétés de la grande violence mais par la douceur de l’écriture du souvenir.

Scholastique Mukasonga, nommée en souvenir d’une vache Isonga que le père avait attribuée à sa petite fille – Muka étant le marqueur des noms féminins – est une écrivaine dont la famille a été entièrement assassinée dans l’église de Nyamata , les 14-15 et 16 avril 1994. Assistante sociale en France, elle a traversé « ces mois d’avril, mai et juin, comme une somnambule. […] car elle savait qu’à Nyamata, il n’y avait pas d’espoir. (Mukasonga, Inyenzi ou les cafards, p. 115)
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La femme aux pieds nus, publié en 2008 dans la collection Continents noirs chez Gallimard, est le second tome d’un monument mémoriel que Scholastique Mukasonga dresse patiemment pierre à pierre, mot à mot. En 2012, son dernier ouvrage Notre-Dame du Nil est couronné par le prix Renaudot.

À l’instar du jeune Faustin de l’Ainé des orphelins, Scholastique Mukasonga, enfant épouvantail bien qu’adulte, entame son travail de résilience par l’expression frontale de la violence traumatique : son premier ouvrage Inyenzi ou les Cafards, publié en 2006, met à nu l’horreur et la barbarie, et en cela rejoint l’entreprise esthétique et politique de Tierno Monénembo. Toutefois, si la violence est dite sans fard dans Inyenzi ou les Cafards, il est manifeste que cet ouvrage est insuffisant pour accomplir la résilience et qu’il est nécessaire, pour Scholastique Mukasonga, comme pour quasiment tous les humains, d’accomplir les rites funéraires, d’enterrer ses morts et d’inventer un endroit où les honorer et se souvenir.

Tel est le but avoué immédiatement de la Femme aux pieds nus, dans la fin de sa préface : « Je n’ai pas recouvert de son pagne le corps de ma mère. Personne n’était là pour le recouvrir. Les assassins ont pu s’attarder devant le cadavre que leurs machettes avaient démembré. Les hyènes et les chiens ivres de sang humain ont pu se repaître de sa chair. Ses pauvres restes se sont confondus dans la pestilence de l’immense charnier du génocide et peut-être à présent, mais cela je l’ignore, ne sont-ils dans le chaos d’un ossuaire, qu’os parmi les os et crâne parmi les crânes. Maman, je n’étais pas là pour recouvrir ton corps et je n’ai plus que des mots- des mots d’une langue que tu ne comprenais pas- pour accomplir ce que tu avais demandé. Et je suis seule avec mes pauvres mots et mes phrases, sur la page du cahier, tissent et retissent le linceul de ton corps absent. » (Mukasonga, p. 13)

Dans une langue étrangère à la défunte, Scholastique Mukasonga, fille devenue femme et mère, éprouve le besoin de retisser le lien de filiation avec sa mère Stefania. Elle le fait lentement et, délaissant le récit intime au profit d’une biographie romancée, elle dégage la chimère narrative de la gangue de la violence originelle et aboutit à l’énoncé de souvenirs heureux qui poursuit le travail de résilience. Par là même, Scholastique Mukasonga, symboliquement rescapée du génocide, construit l’hommage par la douceur et affirme, comme les femmes revenues d’Auschwitz ou de Ravensbrück, avoir besoin de souvenirs heureux pour non pas oublier mais replacer le génocide et le trauma dans leur roman personnel. Le bonheur est nécessaire à l’expulsion du malheur et à son aveu. Parce qu’il permet la parole, le bonheur constitue la pause qui réinscrit l’épouvantail dans la chronologie et le continuum de la vie. Cette revendication, cette expression voulue du bonheur n’est pas pour Scholastique Mukasonga un arrêt sur image, générateur de nostalgie. Bien au contraire, égrenant les souvenirs heureux d’un quotidien simple, il raccommode la lignée, reprise la génération,  apaise et soulage.

Ainsi, après le premier chapitre dont le titre «  Sauver les enfants » installe la mère en véritable héroïne, Scholastique Mukasonga tricote, dans les chapitres qui suivent, la figure d’une Sibylle ou d’une Pythie profane et anonyme qui, par ses actes et ses paroles, annonce ce qui va advenir et ce qu’il faut protéger. Stefania (qui vient du mot grec « la couronnée ») dans sa façon de croire aux présages, dans la façon dont elle construit sa maison, dont elle cultive la terre, dont elle utilise les plantes médicinales, dont elle marie son fils, dont elle conte les histoires, admet l’irrémédiabilité du génocide mais aussi indique tout ce qu’il faut conserver et transmettre pour ne pas faire disparaître à jamais l’identité rwandaise.

En effet, après le premier massacre important des Tutsi au Rwanda en décembre 1963, bon nombre de Tutsi qui ont fui, poursuivis à partir de 1959 par le parti des Hutus, perdent toutes leurs illusions de rentrer au pays. Stefania fait partie de ceux-là et construit, à Gitagata, terre de son exil, l’inzu ou maison traditionnelle rwandaise parce qu’elle savait que « c’était de cette demeure originelle qu’elle puiserait toujours la force et le courage nécessaires pour faire face au malheur et renouveler l’énergie qu’elle dépensait sans compter pour sauver ses enfants d’une mort programmée par un incompréhensible destin. » (Mukasonga, p. 39) Tous les actes de transmission accomplis par Stefania dans chaque chapitre du livre, mettent en lumière son refus obstiné de la destruction de la culture et de la mémoire du pays, qu’elle appelle son  Rwanda.

En faisant de la femme aux pieds nus une devineresse et une passeuse de la culture et des traditions, Scholastique Mukasonga, à son tour comme Tierno Monénembo, redonne une part de responsabilité à la victime du destin qu’est Stefania. Ce besoin de sortir le personnage (Faustin ou Stefania) de sa représentation sacrificielle est apparemment indispensable pour parfaire le travail de résilience. Monénembo et Mukasonga ont besoin d’affirmer que l’action, devenue synonyme d’humanisation, possède un effet de baume souvent plus efficace qu’une aide verbale.

Meurtre violent, répétition de la mort, pour Faustin, fabrication par l’écriture d’une femme en douce résistance contre la mort pour Scholastique, qu’importe le genre du discours s’il propose une action revalorisante. Au final, Scholastique Mukasonga non seulement par l’écriture enterre sa mère et soigne son traumatisme mais également, de façon posthume, allège la terrible souffrance subie par Stefania en refusant de lui donner la posture de la victime docile et contemplative en attente d’une mort annoncée.

Dans L’Aîné des orphelins, Tierno Monénembo fait parler un épouvantail, dans La femme aux pieds nus de Scholastique Mukasonga, un épouvantail se met à parler. L’un est fictif, l’autre est réel. Tous deux utilisent la littérature pour rendre la parole audible et partageable. Par les mots, le réel est métamorphosé, devient tolérable et permet de poursuivre l’Histoire.