Mémoire de garçon

© Olivier Steiner

« A celui qui veut enterrer sa mémoire et ses dons, c’est encore la littérature qui s’offre comme terre et comme oubli. » Maurice Blanchot

Il arrive, je ferme les yeux et dans l’attente dans les yeux fermés je me souviens. Le souvenir ne dure que quelques secondes, tout au plus une minute mais c’est le retour fulgurant de tout un monde. D’un coup je suis transporté, j’ai 22 ans, je souris, je viens d’arriver à Paris. C’est d’abord le groupe A-Ha, Take on me, Regarde-moi, Take me on, Remarque-moi, le clip moitié réel moitié BD, les aigus du beau chanteur norvégien qui rappellent ceux de Jimmy Somerville, le synthé tout frais, désormais ça se passera de l’autre côté du miroir, il faudra courir, comme Alice, avec le beau chanteur norvégien. Je suis le garçon de 22 ans qui débarque de sa province, Tarbes ma fosse commune, ma zone, une ville Préfecture coincée contre les montagnes, fière sans raison de l’être, un peu rustre, posée sur une plaine couverte de champs de maïs, un lieu de naissance. Y’a pire que Tarbes, y’a mieux. Take me on.

Le garçon s’appelle encore Jérôme Léon mais dans quelques jours ce sera fini, je n’ai pas encore changé de nom mais j’y pense de plus en plus sérieusement. Ici à Paris ce sera possible. Ici c’est magnifique, pas d’autre mot, dès les premiers pas sur le quai de la gare Montparnasse, dans la foule pressée, j’aime tout le monde, déjà, le monde entier, je suis une peinture naïve. Je ne vois que des amis potentiels, des aventures, des portes ouvertes. Ici, « à la Capitale », je ne connais personne, personne, j’arrive dans un livre de pages blanches, écrire peut-être, un jour, qui sait, noircir ces pages blanches ? Mon désir ma lubie est surtout de faire le comédien, l’acteur, écrire me semble bien trop prétentieux et loin de moi. C’est un mois de juillet, j’ai trouvé une chambre à l’hôtel Le Bervic au 4 rue Bervic, derrière Tati à Barbès. J’ai 1800 francs en poche, toutes mes économies, soit deux Pascal et huit billets de 100 francs, huit Delacroix. Il faudra que je casse les Pascal, c’est un peu gros pour n’acheter qu’un ticket de métro jaune, je parle d’une époque où les tickets sont jaunes comme les taxi new-yorkais, ça aussi ça m’enchante, cette couleur jaune. Muni du petit sésame cartonné, je suis celui qui a tout son temps, qui avance fièrement dans le vaste hall de la gare. Je porte un sac militaire qui contient quelques livres, peu de vêtements, une trousse de toilettes, une abeille s’était perdue et elle retrouve enfin la ruche. J’ai mal au ventre, en même temps, l’estomac est noué car il sait mieux que moi que ce voyage sera sans retour. Ce que j’ai dans la tête alors que je sors du train Corail ? Tant de choses. Toutes les années 90 comme ramassées dans un poing, des impatiences dans les jambes et tout l’espoir, l’ambition, tout l’espoir et toute la foi d’un garçon de 22 ans, c’est-à-dire une énergie folle, dingue, folle, qui semble illimitée.

J’ai toute une playlist dans la tête, mon oxygène. Juke-box vivant, j’ai une chanson pour chaque circonstance ou sentiment, chaque moment de la journée ou de la nuit. Des chansons amies. Il y a Take on me, romantique et sexy, il y a Just can’t get enough de Depeche Mode, acidulé et vif, et il y a cette chanson en boucle, Pendant que les champs brûlent de Niagara, celle-là à la place de toutes les autres, j’y reste, j’y reviens, je n’en reviens pas, certaines chansons ne se laissent pas quitter. « Pendant que les champs brûlent, J’attends que mes larmes viennent, Et quand la plaine ondule, Que jamais rien ne m’atteigne. »

Je suis dans le métro ligne 4, Saint Placide, nœuds dans la gorge et fournaise dans le ventre, Châtelet, étranges pressentiments de fêlures à venir, Strasbourg-Saint-Denis, se dire qu’il se passe quelque chose, quelque chose de vrai, de réel, un monde se referme en moi tandis que s’ouvre quelque chose comme un horizon, un nouvel univers se déploie, il est fait de présent pur. Des chansons générationnelles, des morceaux de passé révolu mais toujours incendiaire, des ritournelles intimes, des preuves. C’est l’époque Mina Tannenbaum, J’embrasse pas, Les Nuits fauves, Téchiné, Gaël Morel, Les Roseaux sauvages. Années 90 années de plomb pendant lesquelles la Maladie n’était pas chronique mais tragique. Adjani à la télé dénonçant la rumeur, main collée sur la joue blanche, Isabelle nerveuse et douce, vif argent dans les yeux, à l’époque le direct était mieux que le direct, il était accident, hors contrôle, d’une nature autre que les directs aseptisés d’aujourd’hui. Et Adjani se lève, embrasse maladroitement Bruno Masure, quitte le plateau du Journal télévisé, l’image dure encore. C’est aussi Dynastie comme les Atrides à la télé, j’ai toujours préféré Dynastie à Dallas, il y avait quelque chose de très pd dans Dynastie, Dallas était beaucoup plus straight. C’est aussi Champs-Elysées le samedi soir, sortir, se faire beau, s’habiller en noir pour mieux paraître. Guibert à peine mort à peine lu, Duras vieille femme contemporaine, la survivante des Roches Noires à la voix de robot, Duras déjà immortelle comme cette mer dont elle ne fera que parler jusqu’à la fin, C’est tout.

B0Jbp_zIAAAQxxjMon âge est celui des possibles, c’est la vie intense, tout le temps palpable, la vie physique de jour comme de nuit. Une vie indubitable. Ce sera Le Queen chaque soir, au loin le carré VIP comme le mont Olympe, Galia annonçant au micro qu’à trois heures on suce, les corps exultent et triomphent sur la mort, cette jeunesse-là se croit seule, unique, incomparable et éternelle, et c’est vrai, c’est vrai comme toutes les jeunesses sont vraies. Ce sont les petites morts dans les soirées mousses quand il suffisait de se baisser pour communier encore plus fort, perdu dans les micro-bulles, les bulles de savon et de désir brûlant, bulles qui rendaient aveugles, en rendant tout le monde beau. Le cinéma encore, Sur la route de Madison, des flots de larmes pendant le générique de fin, impossible d’arrêter le flot, un barrage a cédé, je ne savais pas qu’il retenait autant d’eau salée, rester dans cette salle de cinéma place de Clichy, avoir honte de mes grosses larmes romantiques, pathétiques, je n’avais pas autant pleuré depuis Philadelphia et E.T., je pleurerai de la même façon, sur le monde et sur moi-même, plus tard, devant Tout sur ma mère et Breaking the waves, Dancer in the dark

J’ai fini Angel, ce parfum que m’avait offert mon seul ami de l’époque à Toulouse, Nicolas Boualami. C’était bien Angel, c’était un peu vulgaire mais ça le faisait, Angel sur la peau c’était comme évoluer en permanence dans un clip de George Michael, Freedom, enfiler un pull noir col roulé comme Linda, onduler dans une baignoire comme Naomi, déambuler comme Christy dans un grand appartement, vêtu d’un grand drap blanc. C’était Angel, je fus un ange au Shanghaï à Toulouse, je ne voulais que vivre et être et danser, bergamote et mandarine pour t’aguicher, t’inviter, fruit de la passion pour te serrer, chocolat un peu pute sur les bords, caramel, miel, tu peux lécher oui, tu peux faire ce que tu veux, le patchouli te dit ok. Tout est plein tout est grisant car tout est possiblement dangereux, à vif. Chaque rencontre est une bascule, je vis dans une partie d’échecs, c’est blanc ou noir, je suis pion, cavalier blanc, fou noir, reine, tour, je joue et je suis joué, partie sans fin. Pas de fin et pourtant la mort rôde, je la sens, elle me frôle, me visite, elle apparaît parfois comme une idée lancinante, chevillée au corps, elle peut prendre des airs de feu d’artifice tandis que je prends des bains de foule MTV unplugged, sur les Grands Boulevards, aux Bains Douche, jouissances chic et choc, la mode, la mode, la mode, premiers rails de poudre blanche… Versace, Gaultier maille, JPG jeans, pendant que les champs brûlent, que jamais rien ne m’atteigne.

Aussitôt en sortant du train je sors pour admirer la Tour Montparnasse, un petit gratte-ciel comparé à New-York ou d’autres villes mais c’est la première fois que je vois une tour de plus de vingt étages, c’est mon premier gratte-ciel, il est donc immense, immense. Je me sens minuscule, je me sens très grand, je suis minuscule et très grand, c’est une ivresse. Je m’engouffre dans le métro, je ne suis pas un garçon de 22 ans, je suis le garçon de 22 ans, celui qui a le plus large sourire dans les longs couloirs, sur les escalators, les tapis roulants, mécaniques. La ligne 4 me mènera jusqu’à Barbès. Je ne connais pas Paris, je sais des choses très générales, très simples, par exemple je sais qu’avenue Montaigne c’est très cher, je sais qu’à Barbès c’est l’inverse. Je ne suis pas seul dans ma chambre rue Bervic, je n’ai jamais vu autant de cafards, ils courent partout, sur les murs dans la salle de bains, ils se cachent sous le papier peint qui se décolle. Au début ça me dégoûte, j’en écrase quelques uns puis je finis par les accepter, je décide de les voir comme des compagnons ces petits animaux couleur miel de châtaignier, ambre sombre. Le plafond est constellé de points de moisissure noire, et les murs de cette première chambre à Paris sont comme du papier Bible, on entend tout, les gémissements étranges venus des chambres voisines, les mots dans des langues que je ne reconnais pas, des cris de plaisir ou de colère. Il y a cette femme qui se fait régulièrement tabasser au deuxième étage, il y a les senteurs de friture qui viennent de la chambre occupée par la famille de maliens, odeurs de sardines et d’acras, odeurs d’ail et de cramé.

Malgré tout, dans cette chambre qu’on pourrait croire sordide, j’ai posé Détruire, dit-elle sur mon lit, impeccables Éditions de Minuit dans les draps, pureté de la littérature, un continent blanc et bleu, avec le M, la petite étoile, le liseré. Ce livre est plus qu’un livre, c’est un talisman, un totem, une rigueur et une direction. J’ai choisi cet hôtel parce que je peux payer chaque jour en liquide, 60 francs, de plus je ne suis pas obligé d’y dormir chaque nuit. Quand je n’y suis pas ils sont d’accord pour garder mes affaires à l’accueil, je donne 10 francs pour le service, pour le geste. Ainsi je dors parfois dans des parcs, pour économiser l’argent, aux Buttes-Chaumont le plus souvent. J’escalade la grille le soir et je vais me cacher dans un fourré. Il y a parfois des rondes de nuit, deux gardiens avec un berger allemand et une lampe torche, j’ai peur, je fais le mort, je coupe ma respiration. J’ai surtout peur du chien, qu’il me sente. Je finis par m’endormir dans la fièvre de cette vie qui recommence de plus belle, cette vie est en train de changer de nature. Avant Paris j’étais vivant, ici j’ai l’impression de posséder ma vie comme on possède un trésor. Ça va être quelque chose, ça ne peut être qu’énorme, le sentiment de vivre enfin une aventure, de vivre dans l’aventure. Je passe mes journées à marcher dans la ville, je taxe des clopes, pour fumer mais aussi pour parler à quelqu’un, Excusez-moi, vous auriez une cigarette s’il vous plaît ? Dans mon walkman en boucle Karmacoma de Massive Attack, je marche à en avoir mal aux pieds, aux jambes, jusqu’au sang, je crois que j’adore ça. Les traces de sang sur mes chaussettes, les ampoules qui suintent et me font boiter, je les vois comme des stigmates, des ornements, il m’arrive enfin quelque chose, je suis complètement dans la vie, peut-être au milieu. Je dépose des CV dans les Quick, les Flunch, au Mc Do, des restau, des brasseries. Quand un responsable me demande mon adresse et que je réponds Hôtel Le Bervic, je vois la petite variation dans le regard, le léger fléchissement, je comprends que mon CV finira à la poubelle, encore. Pour économiser l’argent qui s’évapore de façon inquiétante, je ne mange qu’une fois par jour, un kébab à vingt francs en fin d’après-midi, sauce blanche harissa, sel, beaucoup de mayo pour les frites. Après, je rentre à l’hôtel et je me couche. Vers 22 heures je me réveille, je prends une douche, je me change. Je mets la panoplie : le jeans moulant avec les trous sur les genoux, le Marcel blanc et le petit blouson en skaï simili cuir, quelques gouttes du Mâle de Gaultier. Le Mâle est mon nouveau parfum, j’ai cassé un Pascal pour me l’offrir, Le Mâle est fait pour la nuit, il commence par la douceur innocente de la vanille sucrée, il se prolonge sur la menthe qui réveille, qui surprend, le cèdre et le vétiver le prolongent comme une invitation à s’allonger. C’est l’autre parfum des années 90, Angel était fait pour la Province, Le Mâle me semble taillé à la mesure de Paris. Je ne connais pas Serge Lutens, Hermès, Guerlain, je n’ai toujours pas fini La Recherche du temps perdu, j’ignore plein de choses.

Je suis prêt, je viens d’enfiler mon armure, je peux prendre le métro aérien ligne 2 terminus Place Dauphine. De toute façon rien ne peut m’atteindre, je vis dans un film génial. J’ai la jeunesse et ses pleins pouvoirs, la vie a un super scénariste, jamais de temps mort. Mais le danger appelle le danger… Même quand ils m’ont tabassé trainé dans le bois de Boulogne, pour me violer voler mon argent facile, même quand j’ai rampé avec le gel de lacrymo dans les yeux, la gueule cassée, le jeans descendu jusqu’aux pieds, étourdi sous le pont de Suresnes, même quand j’ai rampé comme un ver jusqu’à la Seine, de la terre dans la bouche, quand j’ai rampé pour me laver le visage dans l’eau sale, les fesses à l’air, pour laver les pleurs, la morve et le sang, même là c’était bien, vraiment, même là je n’aurais changé cette vie pour rien au monde. Car rien n’était grave à cette époque, j’avais 22 ans, je finissais au Queen vers 5 heures du matin, je ne sais pas pourquoi Sandrine la physio me laissait passer sans payer, ma tête devait lui revenir. Au Queen je buvais des Malibu ananas, je dansais les yeux fermés, je dansais, parfois au petit matin j’osais monter sur un podium, les yeux toujours fermés, j’attendais qu’on me cueille. J’ai eu 22 ans pour toujours. Tout le monde a eu 22 ans pour toujours, un jour. Aujourd’hui je pourrais ne retenir que le misérabilisme de cette époque, son âge tendre, vert, tellement vert et tendre qu’il pourrait me faire imploser de tristesse et de pitié sur moi, là, ici sur cette plage quinze ans plus tard, alors que je rouvre les yeux, je pourrais pleurer sur lui, le garçon de 22 ans, la petite pute qui lisait Duras et rêvait d’y arriver, un jour, y arriver obscurément, c’est-à-dire jouer, théâtre ou cinéma, écrire, arriver à être, à en être aussi bien. Le temps de cette époque sera pour toujours un temps présent, à conjuguer au présent, à dessein. Il continuera de me hanter jusqu’à la fin, I hope, il peuplera mes cauchemars et mes rêves, il continuera de me ronger, de me nuire, de conspirer à me nuire, de me nourrir en même temps. Ce temps survit et n’en finit pas car il fut gonflé à l’hélium de l’avenir. C’était les abords de l’an 2000, les tours du World Trade Center étaient brillantes et fières, insolentes, aussi indubitables que des montagnes, éternelles. Karma coma, what ? jamaica an’ roma. Karmacoma, what ? jamaica an’ roma. Ce qui ne tue pas rend plus fort ? Non. Ce qui ne tue pas, tue autrement.

Je fais un petit saut dans le temps, de quelques jours, c’est un matin, je sors du métro Crimée, je prends la rue Mathis. Aujourd’hui j’ai une audition au cours Florent. Je présente le début du Rêve d’un homme ridicule de Dostoïevski, juste les 30 premières phrases, je les dis simplement, sans jouer, je les dis comme si je me présentais : « Je suis un homme ridicule. Maintenant ils disent que je suis fou. Ce serait une promotion, s’ils ne me trouvaient pas toujours aussi ridicule. Mais maintenant je ne me fâche plus, maintenant je les aime tous, et même quand ils se moquent de moi, c’est peut-être là que je les aime le plus. » Je suis pris, je passe au secrétariat de l’école pour le formulaire d’inscription : Est-ce que je peux m’inscrire sous un autre nom, un pseudo ? Bien sûr, je mets quoi ? C’est étrange mais c’est là que je m’aperçois que je n’ai pas réfléchi au nom, j’ai beaucoup pensé au fait de changer de nom mais je n’ai pas trouvé les nouveaux prénom et nom. La secrétaire est un peu étonnée, mal à l’aise je lance Steiner, sans trop réfléchir, Steiner because Duras mais aussi pour Le Dernier métro, Deneuve dans le film s’appelle Marion Steiner. Pour ce qui est du prénom je me dis qu’Aurélien serait too much donc je dis Olivier, c’est pas loin d’Aurélien puis c’est un arbre que j’aime bien. C’est pas plus compliqué, le choix de ce nom est une impulsion. Je sors de l’école avec ma carte d’élève, Olivier Steiner existe il a une carte, cette carte du cours Florent est comme un certificat, un baptême laïc. Désormais chaque fois que je rencontrerai quelqu’un je dirai Olivier, je m’appelle Olivier. Et chaque fois qu’on m’appellera Olivier, ça renforcera cette identité. Ce faisant je tais je tue Jérôme Léon, je le tue ou je l’enferme dans un cachot. Je marche en direction de Stalingrad, il faudra que je trouve un travail pour payer les mensualités, le cours Florent est un cours privé et c’est pas donné, si je ne trouve pas de travail il faudra que je reste plus longtemps chaque nuit à Dauphine. Mais je préfère ne pas y penser. Je ne vis pas seulement au jour le jour, je vis d’heure en heure. Alors on verra. L’été n’est pas fini, il reste encore tout le mois d’août. C’est vaste un mois d’août à Paris, c’est immense comme un sentiment de liberté.

Ce texte est pour Annie Ernaux. C’est le bonjour timide et reconnaissant d’un garçon de 98 à la fille de 58. Je voulais écrire quelque chose sur son dernier livre, Mémoire de fille, ça fait plusieurs semaines que je m’y essaye mais je n’y arrive pas. Il y a des livres dont on ne peut parler, on les garde contre soi, leur lecture ne s’arrête pas à la dernière page puisque la dernière page renvoie aussitôt à la première, ils sont comme des secrets.