Ne nous plaignons pas que la marée est trop belle : l’album de Pascal Rabaté et David Prudhomme paru en septembre dernier fait partie des albums en compétition officielle lors du prochain Festival International de la Bande Dessinée d’Angoulême.
Ne nous plaignons pas que la marée est trop belle : l’album de Pascal Rabaté et David Prudhomme paru en septembre dernier fait partie des albums en compétition officielle lors du prochain Festival International de la Bande Dessinée d’Angoulême.
Hier, tout allait bien ou presque, le monde continuait de courir à sa perte mais ni plus ni moins que d’habitude, ce qui fait qu’en moyenne ça restait supportable. Et puis, David Bowie est mort.
My death waits like an old roue’
So confident, I’ll go his way
Whistle to him and the passing time
Dans son ultime vidéo au terrible titre de « Lazarus », qui portait déjà sans le savoir pour nous la nouvelle inouïe de sa mort, dont le spectral décorum fut à peine révélé la semaine dernière, David Bowie, plus lynchien que jamais, de sa maigreur toute aristocratique mais déjà aux traits émaciés de mort, nous lançait un appel et nous prévenait : « Regarde-moi, je suis au paradis / Je porte sur moi des cicatrices que l’on ne saurait voir ».
David Bowie est mort. La nouvelle est tombée comme un couperet, annonce froide et lapidaire du décès d’une légende du rock, un immense artiste et une personne, une personnalité hors du commun.
Un des plus beaux incipit de la littérature c’est quand même le premier paragraphe de L’Amant de Marguerite Duras : « Je vous connais depuis toujours.
And the stars look very different today.
Dans les coulisses de la rédaction cette semaine : la rentrée littéraire d’hiver a commencé. Plus resserrée que l’estivale (qui débouche sur les prix d’automne, ceci expliquant cela) mais 476 publications quand même ! Nos colonnes en rendent compte, mais nous avons aussi parlé de livres qui ne sont pas liés à l’actualité — parce que la littérature n’est pas soumise à ce diktat —, de grands documentaires, de bande dessinée, de cinéma, de Sicile, de cuisine.
« Olia, puis-je vous demander un service ? Et seulement à vous.
– Ça dépend duquel.
Si ces dispositions venaient à disparaître comme elles sont apparues, si par quelque événement dont nous pouvons nous effrayer sans en deviner la promesse, elles venaient à basculer, alors on peut bien parier que le visage de l’homme s’effacerait, comme à la limite de la mer un visage de sable.
Michel Foucault
Adieu donc, ville jadis fortunée, adieu, bel appareil de tes remparts ! Si Pallas, fille de Zeus, n’avait pas voulu ta ruine, tu serais encore debout sur tes fondements.
Euripide, Les Troyennes.
Eh bien donc, cher père, place-toi sur mon cou ; mes épaules te porteront, et cette charge ne me sera point lourde. Quoi qu’il puisse nous advenir, les dangers nous seront communs à l’un et à l’autre, et le salut aussi. Que mon petit Iule m’accompagne et que ma femme nous suive à quelque distance sans nous perdre de vue.
Virgile, Énéide.
Nous voulons dédier ces vers d’Euripide et de Virgile à tous les exilés, à tous les rescapés, des guerres, des désastres, à tous les hommes contraints de quitter leur ville, leur pays et d’émigrer ailleurs.
« Sans la Sicile, on ne peut pas comprendre l’Italie, ni ce lieu antique, changé et changeant, qui s’appelle la Méditerranée », écrit Vincenzo Consolo dans De ce côté du phare.
Camille Le Falher-Payat est, pour quelques semaines, à Paris. Mais elle a toujours son appareil photo avec elle.
Je veux faire depuis plusieurs jours un papier sur le magnifique nouveau roman de Camille Laurens, Celle que vous croyez. Je n’y arrive pas. D’abord je ne suis pas un critique littéraire et puis Camille est une amie dans la vie, c’est troublant de lire une amie. On reconnaît la voix, les inflexions de la pensée et en même temps c’est une tout autre personne, qu’on ne connaît pas ou mal, qui impressionne un peu, l’auteur.
« Nous cherchons des mots, peut-être cherchons-nous aussi des oreilles » clamait lumineux de confiance Nietzsche dans Le Gai Savoir en une formule sans trêve qui pourrait tenir lieu de préambule à Mourir et puis sauter sur son cheval, le nouveau et magistral roman de David Bosc, fiévreux récit de douleur, paru ces jours-ci chez Verdier.