Suite de l’exploration d’un Intérieur, parti-pris des choses — cet appartement que Thomas Clerc expose, dévoilement d’une intimité, « possiblement imaginaire, possiblement réelle » : « Quel est celui d’entre nous qui, dans de longues heures de loisirs, n’a pas pris un délicieux plaisir à se construire un appartement modèle, un domicile idéal, un rêvoir ? » (Poe, Philosophie de l’ameublement).
Mois: septembre 2015
Charlotte Desmousseaux crée un nouvel espace à Nantes, 76 rue du Maréchal Joffre : une librairie, certes, mais pensée comme un espace au cœur de la ville, un acteur culturel de la ville, un lieu de vie, avec des animations, des rencontres, des débats. La vie devant en soi. C’est un projet ambitieux, que soutient évidemment notre magazine.
Edouard Louis et Geoffroy de Lagasnerie publient un « Manifeste pour une contre-offensive intellectuelle et politique ». Ils dressent un constat avant de poser quelques « quelques principes éthiques pour la pensée et l’action ». Leur horizon ? « Redéfinir et transformer la scène intellectuelle et politique ».
La question a été posée cette semaine par Laure Limongi, écrivain qui enseigne par ailleurs la création littéraire au Havre, en Master :
Comment ne pas ouvrir cette rubrique de Diacritik, un livre un lieu, par un texte qui systématise ce principe, en fait la pierre angulaire de la narration, un art poétique ? Intérieur de Thomas Clerc, évidemment.
« La logique est autre ». Les pages finales présentant le projet général dans lequel s’inscrit Décor Lafayette d’Anne Savelli l’illustrent : premier livre publié d’une série de trois (Décor Daguerre, au centre et Dita Kepler, en toute fin, deux écritures en cours).
Georges Perec, Tentative d’épuisement d’un lieu parisien, texte de 1975 (éd. Christian Bourgois). Livre du jour. Pourquoi ?
C’est un des albums remarqués et remarquables de cet automne 2015. D’abord par son titre, agréablement provocateur en ces temps quelques peu lénifiants d’actualité morose, ensuite et surtout par son contenu graphique et narratif. Comment faire fortune en juin 40 – sans point d’interrogation –, comme une sentence et un postulat à la fois. Un coup de maître(s) du trio Astier, Nury et Dorison.
Encore d’Hakan Günday vient de paraître chez Galaade (le roman est en lice pour le prix Médicis étranger). Trafiquants d’hommes d’Andrea Di Nicola et Giampaolo Musumeci est sorti chez Liana Levi au printemps 2015. Et « chaque année des milliers de clandestins jouent leur vie pour rejoindre l’espace Schengen ». Aux livres, fiction ou enquête, d’offrir un espace pour penser les crises, comprendre et mettre en perspective.
«Ceux qui aiment lire prendront le train »… Ce titre résonne particulièrement aujourd’hui, avec cette opération de la SNCF qui a distribué dans la nuit du 24 au 25 septembre 130 000 exemplaires de la Saison 4 des Petits Polars que l’entreprise de transport co-édite avec Le Monde.
Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur la vie de la rédaction, que vous n’avez jamais osé demander mais qu’on vous révèle quand même.
Pour ceux qui ne pouvaient être devant leur écran de télévision hier soir, pour les étourdis et/ou débordés, rappelons que le formidable documentaire de Chantal et Thierry Thomas sur Roland Barthes peut être vu, pendant une semaine (jusqu’au 1 octobre, de fait), sur Arte + 7 ou en suivant ce lien. Diacritik a publié deux articles sur ce documentaire à retrouver ici (par Johan Faerber) et là (par Christine Marcandier).
À travers ses doubles – Frantz Fanon, Jean-Luc Godard –, John Edgar Wideman mène dans Le Projet Fanon (Éd. Gallimard) son questionnement politique. « Tout n’est qu’une seule et unique chose, à jamais, le monde que je fabrique à partir de moi-même, le moi-même que le monde fait de moi. »
Dans Flaubert à La Motte-Picquet, Laure Murat souligne le rapport intime et presque consubstantiel entre littérature et déplacement en train. Prenons-la au mot, avec un carnet de voyage et des arrêts dans quelques textes récents, en images.