Suite de l’exploration d’un Intérieur, parti-pris des choses — cet appartement que Thomas Clerc expose, dévoilement d’une intimité, « possiblement imaginaire, possiblement réelle » : « Quel est celui d’entre nous qui, dans de longues heures de loisirs, n’a pas pris un délicieux plaisir à se construire un appartement modèle, un domicile idéal, un rêvoir ? » (Poe, Philosophie de l’ameublement).

C’est un des albums remarqués et remarquables de cet automne 2015. D’abord par son titre, agréablement provocateur en ces temps quelques peu lénifiants d’actualité morose, ensuite et surtout par son contenu graphique et narratif. Comment faire fortune en juin 40 – sans point d’interrogation –, comme une sentence et un postulat à la fois. Un coup de maître(s) du trio Astier, Nury et Dorison. 

Encore d’Hakan Günday vient de paraître chez Galaade (le roman est en lice pour le prix Médicis étranger). Trafiquants d’hommes d’Andrea Di Nicola et Giampaolo Musumeci est sorti chez Liana Levi au printemps 2015. Et « chaque année des milliers de clandestins jouent leur vie pour rejoindre l’espace Schengen ». Aux livres, fiction ou enquête, d’offrir un espace pour penser les crises, comprendre et mettre en perspective.

Pour ceux qui ne pouvaient être devant leur écran de télévision hier soir, pour les étourdis et/ou débordés, rappelons que le formidable documentaire de Chantal et Thierry Thomas sur Roland Barthes peut être vu, pendant une semaine (jusqu’au 1 octobre, de fait), sur Arte + 7 ou en suivant ce lien. Diacritik a publié deux articles sur ce documentaire à retrouver ici (par Johan Faerber) et là (par Christine Marcandier).