Nadine Agostini et François Bladier viennent de faire paraître le numéro 0 de la revue Bébé, qui interroge : « Dis-moi c’est quoi la poésie ? ». Évidemment, il ne s’agit pas de répondre mais, à travers les textes de quatorze auteurs, de réitérer la question, la réponse ne pouvant être autre chose que la répétition de « c’est quoi la poésie ? ».

Et je leur donnerai dans ma maison et dans mes murs
un mémorial (Yad) et un nom (Shem) qui ne seront pas effacés », Isaïe 56, 5.

L’œuvre de Scholastique Mukasonga pose trois grandes questions : d’abord l’identité littéraire de Scholastique Mukasonga. Dans la typologie des écrivains du génocide, est-elle témoin, survivante ou tout simplement descendante ? puis la question de la forme narrative et du genre : dans la littérature du génocide rwandais, Scholastique Mukasonga privilégie-t-elle le témoignage ou la fiction ? La troisième soulève la question du statut de la narration et de la fiction : ont-elles une valeur thérapeutique, testimoniale ou éthique ? Sont-elles des preuves ? Sont-elles des documents pour l’histoire et la mémoire du génocide ?